Vidéoprotection: «Le dispositif a été renforcé!»

SÉCURITÉ • L’installation de près de 150 nouvelles caméras sur les grands axes routiers et zones sensibles vient de s’achever. Le point sur la situation avec son initiateur, le conseiller d’Etat Pierre Maudet.

  • La vidéoprotection, un «outil incontournable» pour la police et la justice, selon Pierre Maudet. CHRISTIAN BONZON

    La vidéoprotection, un «outil incontournable» pour la police et la justice, selon Pierre Maudet. CHRISTIAN BONZON

«Le dispositif de vidéoprotection dans l’espace public a été renforcé. Comme le prévoyait un projet de loi et grâce à une subvention fédérale, 149 nouvelles caméras ont été installées sur le territoire genevois. Depuis fin novembre, tout est en place», se réjouit le conseiller d’Etat Pierre Maudet. «Pour être précis, 134 caméras sont déjà opérationnelles vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Les autres suivront», précise-t-il.

Excellents résultats

Quels sont les lieux sécurisés? «En priorité les points de fuite et les emplacements tels les grands axes routiers et les ponts, mais aussi les zones et quartiers sensibles comme les rues-Basses et l’hypercentre, explique l’élu sans, volontairement, entrer dans les détails. Les récents faits divers et les actes de violence de rue qui ont secoué Genève en 2018 ont montré que la sécurité reste plus que jamais au cœur de notre actualité.»

Pour faire baisser crimes et délits, Pierre Maudet compte résolument sur la vidéoprotection. Pour mémoire, c’est lui qui avait porté le projet de loi adopté en 2013 par le Grand Conseil (lire encadré). «Ces installations sont efficaces. Elles rassurent les citoyens dans leur lieu de vie et font baisser le niveau de criminalité. Grâce aux images, le taux d’élucidation des affaires augmente», affirme-t-il.

Ce que corrobore Monica Bonfanti, commandante de la police genevoise. «La vidéosurveillance donne d’excellents résultats dans la résolution des délits. Je dirais que, combinée à d’autres mesures, c’est aujourd’hui une pièce déterminante dans le puzzle sécuritaire des forces de police.»

Et cela d’autant plus que le dispositif de vidéoprotection couvre de très nombreuses infractions. Flagrants délits de vol, deal de rue, vandalisme, déprédations, incivilités, infractions au code de la route, blanchiment de faux billets ou encore repérage et identification de personnes recherchées. Toutes les images sont passées au crible par les opérateurs installés à l’Hôtel de police des Acacias.

Un dispositif d’avenir

«Le plus important pour moi, c’est surtout la lutte contre les agressions de personnes et particulièrement celles, sordides, contre les personnes âgées et les femmes. Avec la montée en puissance du thème du harcèlement de rue, la vidéoprotection est appelée à jouer un rôle préventif et dissuasif croissant», ajoute Pierre Maudet.

Pour mémoire, le ministre de la Sécurité avait suggéré en 2013 déjà d’aller encore plus loin dans le développement du dispositif. «La vidéoprotection est un outil incontournable en matière de prévention, protection de l’espace public et soutien aux enquêtes policières et judiciaires. C’est une protection de plus pour les citoyens et les touristes, qui doivent se sentir totalement en sécurité dans l’espace public.»

«GHI» rappelle que, depuis septembre 2018, le conseiller d’Etat Mauro Poggia a repris, provisoirement, la responsabilité de la police alors que Pierre Maudet continue à gérer le Département de la sécurité (DS), hors toutes relations institutionnelles avec le pouvoir judiciaire. Ces mesures organisationnelles exceptionnelles resteront en vigueur jusqu’à nouvelle révision ou révocation.

"Il reste de l'argent pour d'autres caméras"

«A l’origine du déploiement d’environ 150 nouvelles caméras de vidéoprotection, il y a notamment un projet de loi, soutenu par la gauche en commission des travaux, et adopté en plénière par le Grand Conseil en 2013», rappelle le conseiller d’Etat en charge du Département de la sécurité Pierre Maudet. «Le vote avait ouvert la voie à une expérience pilote aux Pâquis avec la mise en service d’une trentaine de caméras. En tout, ce sont 1,7 million de francs qui ont été engagés sur un crédit voté de 1,9 million, explique-t-il. Avant de poursuivre: sur le montant restant, la réflexion est en cours pour l’achat de caméras supplémentaires. Le tout avec un soutien financier important de la Confédération. Pour mémoire, celle-ci a versé une subvention de 625’000 francs en 2017 et 650’000 en 2018 pour soutenir le développement du dispositif de vidéoprotection via un nouveau logiciel de gestion des caméras.»