Votation du 7 mars: oui à une aide indispensable

  • EAG-GE.CH

    Jocelyne Haller. EAG-GE.CH

  • Eric Bertinat. UDC-GE.CH

Le 7 mars prochain le peuple devra voter sur la loi d’indemnisation des travailleur(euse)s précaires ayant subi une perte de revenu liée aux mesures de lutte contre le coronavirus. Ce rendez-vous est crucial pour affirmer la nécessité d’une aide pour les personnes exclues de toute couverture sociale en raison de leurs conditions d’emploi précaires. Elles qui contribuent objectivement au fonctionnement de l’économie de notre canton, mais qui tombent néanmoins à travers les mailles d’un filet social incapable de prendre en considération les situations atypiques. Ils et elles sont des employé(e)s temporaires ou sur appel, des intermittent(e)s du spectacle, des étudiant(e)s, des travailleur(euse)s du sexe, des salarié(e)s du bâtiment, de la restauration ou de l’économie domestique, dont certain(e)s, une minorité, sont sans statut légal.

Cette loi votée en juin 2020 vise à assurer une aide unique d’urgence à celles et ceux que la crise Covid a privés du modeste gagne-pain qui leur permettait jusqu’alors de subvenir à leurs besoins. Faussement intitulé «référendum contre le travail illégal», alors qu’il n’agit en aucune façon sur le travail au noir qui requiert d’autres instruments de lutte, celui-ci a privé ces gens du soutien immédiat dont ils avaient besoin pour éviter une détérioration de leur situation: perte de logement, retard de cotisations d’assurance, etc. Le temps a passé, pourtant cette aide reste indispensable pour atténuer les dommages de la crise.

C’est pourquoi, avec les autres membres du comité unitaire «Des droits pour les travailleurs.euse.s précarisé.e.s», je vous invite à voter oui à la loi d’indemnisation pour les travailleurs précaires.

Non à un signal catastrophique

Eric Bertinat, conseiller municipal UDC Ville de Genève et membre du comité référendaire «Contre le travail illégal»

Les travailleurs genevois sont victimes de la gestion de la crise et se battent contre une situation économique très difficile alors qu’ils se sont astreints à respecter la loi et à payer leurs impôts. Est-ce à l’argent du contribuable de se substituer à des employeurs peu scrupuleux qui se sont débarrassés, la crise venant, de leurs travailleurs illégaux? 
La loi qui nous est proposée ne dit rien d’autre, la personne en situation illégale peut obtenir durant deux mois le 80% du salaire perdu jusqu’à concurrence de 4000 francs par mois, soit en établissant le revenu moyen des trois derniers mois, soit en signant une déclaration sur l’honneur…
Même si Genève tend à l’oublier, le travail au noir vise non seulement les activités salariées ou indépendantes exercées en violation des prescriptions légales applicables, mais également en violation des législations relatives au droit des étrangers. C’est pourquoi, nous ne pouvons pas accepter que 15 millions de francs provenant de nos impôts soient versés pour des indemnités destinées à financer du travail illégal… que l’Etat est supposé combattre.