«On voudrait notre Jet d’eau»

Arrêté depuis le vendredi 20 mars, le symbole genevois par excellence manque aux habitants. Il ne sera pas rallumé avant minimum fin mai. Explications.

  • Sur les réseaux sociaux, les internautes partagent des photos du Jet d’eau en attendant

    Sur les réseaux sociaux, les internautes partagent des photos du Jet d’eau en attendant son retour. FRANCIS HALLER

«Tu veux pas faire un article pour savoir quand est-ce qu’ils nous rendent notre Jet d’eau?», interroge un ami habitant de Saint-Jean. Il faut dire que depuis le 20 mars, la vue sur la Rade depuis son balcon a perdu un peu de sa superbe. Ce vendredi-là, le Jet d’eau s’est arrêté en raison de la situation liée au coronavirus. Le but de cette mesure, selon les Services industriels de Genève (SIG): «Garantir la protection de la santé des collaborateurs qui gèrent au quotidien le fonctionnement du Jet d’eau», soit essentiellement cinq retraités volontaires. D’où la formule du président du Conseil d’Etat, Antonio Hodgers: «Le Jet d’eau reste aussi chez lui».

Demandes quotidiennes

Depuis, les Genevois se languissent de voir rejaillir le grand panache blanc. «Nous recevons des demandes concernant le Jet d’eau quotidiennement», explique Isabelle Dupont Zamperini, directrice des relations publiques aux SIG. Par téléphone, via le formulaire de contact sur Internet, par courrier à la direction ou encore sur le mur Facebook de l’entreprise, les questions et réclamations fusent de toutes parts. Selon notre interlocutrice, surprise par l’importance de ce flot, «cela démontre l’attachement des Genevois au Jet d’eau. Les demandes proviennent des milieux touristiques, économiques, politiques et médiatiques mais elles sont aussi nombreuses de la part des citoyens.»

Un journaliste suisse alémanique a demandé pourquoi ne pas avoir plutôt éclairé le Jet d’eau comme c’est le cas du Cervin. «Nous aurions souhaité pouvoir le faire afin de remercier toutes les personnes qui ont œuvré et œuvrent encore pour les Genevois, mais les SIG doivent protéger la santé de leur personnel, qui, pour le Jet d’eau, travaille dans un milieu confiné.» Impossible en effet dans la salle accueillant la machinerie de respecter les distances de sécurité.

Symboliser la fin de la crise

Mais, ce n’est pas tout, lors de son arrêt le 20 mars, Christian Brunier, directeur général des SIG, avait déclaré vouloir «rallumer le Jet d’eau symboliquement pour marquer la fin de cette grave crise sanitaire». Or, comme le précise Isabelle Dupont Zamperini, «pour l’instant la courbe des contaminations est sous surveillance afin de s’assurer que cette dernière ne reparte pas à la hausse. Nous espérons le remettre en marche rapidement, mais, ce ne sera pas avant la fin mai, minimum.» Encore un peu de patience donc, le symbole genevois par excellence n’en reviendra que plus beau...