Un journal qui parle au peuple!

Un journal du peuple, qui s’adresse au peuple. Il s’intéresse à votre vie à Genève, notre vie à tous! Hommage d’un chroniqueur extérieur, qui apprécie le parfum de liberté qui règne à «GHI».

  • Le «GHI» a, dès le début, eu une vocation: la proximité. DR

    Le «GHI» a, dès le début, eu une vocation: la proximité. DR

Cet alerte quinquagénaire vous parle de votre vie à vous, pas celle des ministres ni celle des nababs

A quoi sert un journal? Avec un ami valaisan, il y a quarante ans, par un dimanche glacé, j’avais fait près de deux heures de queue, dehors, pour entrer dans la cathédrale Saint-Pierre, visiter les fouilles archéologiques. J’avais sur moi un journal. Il m’en avait demandé quelques pages, en avait rembourré ses chaussures. Un journal, ça peut donc servir, au moins, à avoir un peu moins froid. Ça n’est pas rien. On pourrait multiplier les exemples d’utilité directe: allumer un feu, emballer l’argenterie, servir de tapis aux pommes à peine cueillies, par une journée d’arrière-automne.

Il parle de votre vie à vous

Un journal, oui, doit être utile. A quoi? Mais à plein de choses! Celui que vous avez entre les mains, alerte quinquagénaire, vous informe par exemple de tout ce qui peut se passer à Genève. Il vous parle politique, économie, colères sociales, angoisses des gens, mais aussi médecine, santé, alimentation, mobilité, sécurité, logement. Il vous parle de votre porte-monnaie, ou du moins le peu qui va en rester une fois passés les impôts, les taxes, les primes maladies, les assurances, les contredanses, les indexations non prévues. Bref, il vous parle de votre vie à vous. Pas celle des ministres, si ce n’est pour leur passer, ici ou là, de rugueuses bordées. Pas celle des nababs, d’autres nous content leurs aventures sur papier glacé. Non, votre vie à vous, à Genève. Notre vie, à tous.

Petites histoires genevoises

Dès le début, en 1970, ce journal a eu cette vocation: la proximité. Tenir des informations de première main, il s’y entend à merveille, et ça tombe bien: c’est assez exactement, depuis Théophraste Renaudot (1586-1653, le père de la Gazette), l’idée de base du journalisme. Avoir des infos exclusives, pas tous les jours le Watergate, mais des petites histoires genevoises, celles que d’autres auraient voulu laisser sous le tapis. La poussière, on la remue. On l’interprète. On lui donne du sens. On en fait un récit, d’intérêt public.

Un journal venu du peuple, qui parle au peuple, respecte le peuple, ne le prend pas de haut, une verve populacière en guise de liturgie. Un journal comme un missel: il est là, on se sert, on en capte un passage, et puis on retourne au péché.

Parfum de liberté

Pour la connaissance du grand monde, il y a le National Geographic. Pour les amateurs de dentelle, il y a le Monde de la Philatélie. Et, pour avoir plein d’histoires ce qui se passe à Genève, il y a le GHI. On n’y aime que modérément les vérités révélées, on leur préfère les petites voix du réel, les vôtres. Dysfonctionnements, scandales, abus de pouvoir, mais aussi analyses politiques et sociales, sans compter la vie culturelle, avec les spectacles d’ici, les concerts, les ballets, les expos, tout ce qui fait vibrer les cœurs des Genevois.

Il règne dans ces colonnes un parfum de liberté. Le modeste chroniqueur extérieur que je suis, depuis bientôt dix ans, apprécie cela. L’impression qu’on peut dire les choses. Se libérer. Gueuler un bon coup. Se rôtir les amygdales, au soleil de midi. Vivre, quoi. Et pas n’importe où: à Genève, s’il vous plaît.