Accidents de la route: les 10 points noirs à éviter

  1. Avec 32 accrochages en moins de trois ans, le carrefour quai Gustave-Ador/rue de la Scie est le plus dangereux du canton.
  2. Sur internet, chaque citoyen peut consulter les accidents survenus dans sa rue.
  3. Comment résorber ces points noirs? Explications.

  • En moins de trois ans, trente-deux accidents se sont produits au carrefour du quai Gustave-Ador/rue de la Scie. STéPHANE CHOLLET

    En moins de trois ans, trente-deux accidents se sont produits au carrefour du quai Gustave-Ador/rue de la Scie. STéPHANE CHOLLET

«Il est simpliste de faire une corrélation entre trafic et accidents»

Roland Godel, porte-parole du Département des infrastructures

AGenève, le carrefour quai Gustave Ador/rue de la Scie détient un triste record. Il est le plus dangereux du canton. Depuis 2015, on y comptabilise deux morts, six blessés graves et seize légers, pour un total de trente-deux accidents.

Pour Roland Godel, porte-parole du Département des infrastructures, la nuance s’impose: «Il est classé en première position, mais il faut relativiser ce ranking. On doit tenir compte des causes des accidents afin d’évaluer la dangerosité du lieu.» Avant de préciser: «Le chantier qui vient d’y démarrer sur le quai vise aussi à assurer la sécurité en le transformant en carrefour à feux avec des passages piétons régulés. Car actuellement la situation n’est pas satisfaisante.»

Le top 10

Sur le podium des routes les plus accidentogènes, c’est le croisement entre la rue de Chantepoulet et celle de Cornavin qui arrive à la deuxième place, avec vingt-huit accidents recensés. Vient ensuite le quai Général-Guisan, à hauteur du Jardin anglais et ses vingt-quatre accidents. Puis, dans l’ordre, le croisement de la rue de la Servette et Jean-Dassier (vingt accidents), le boulevard Helvétique (dix-neuf accidents), la route de Malagnou (dix-huit accidents), le boulevard du Pont d’Arve (dix-huit accidents), le croisement entre le quai du Mont-Blanc et le pont du Mont-Blanc (dix-sept accidents), le croisement entre le boulevard du Pont d’Arve et la rue de Carouge (seize accidents) et celui entre la rue François-Versonnex et celle des Eaux-Vives (seize accidents).

Patience requise

Ce top 10 est accessible en ligne, directement sur le site du système genevois d’information du territoire (SITG). Mais pour le réaliser, il faut s’armer de patience car la plate-forme est peu adaptée aux non-initiés. Et la police cantonale n’entend aucunement leur faciliter la tâche: «Nous ne communiquons pas la liste des principaux points noirs routiers, précise la porte-parole Joanna Matta. Et il ne nous est pas possible de fournir une carte annuelle exhaustive.» Pour le coup de pouce, on repassera. Yves Gerber, porte-parole du Touring Club Suisse (TCS), a son explication: «La carte est surtout destinée aux professionnels. Pour la décrypter, elle nécessite des connaissances particulières.»

Mesures adaptées

Reste que la constante de ces dix points noirs est qu’ils se situent en Ville. Densité du trafic et accidents seraient-ils intimement liés? Pas selon Roland Godel: «Il est simpliste de faire une telle corrélation. La route de Meyrin est très fréquentée mais n’est pas un point noir, par exemple.» Que faire pour arriver à un tel constat sur l’ensemble du canton? «Des mesures d’assainissement sont décidées selon le contexte, précise le porte-parole du département des Infrastructures. Avec, par exemple, la régulation des feux de circulation, la sécurisation d’aménagements cyclables ou un ralentissement de la vitesse.» Et Yves Gerber de conclure: «Des campagnes de prévention bien ciblées participent aussi à réduire le nombre d’accidents.»