Barbecues: ça chauffe entre voisins!

- Les nuisances des grils sur les balcons et terrasses enflamment les relations entre riverains.
- Que dit la loi à ce sujet? Un certain flou existe.
- Dans les parcs, l’amende peut être salée pour les barbecues illicites.

  • Des locataires sont un peu perdus: ils ne savent pas toujours s’ils ont le droit de faire  des grillades sur leur balcon ou dans leur jardin. PASCAL BITZ

    Des locataires sont un peu perdus: ils ne savent pas toujours s’ils ont le droit de faire des grillades sur leur balcon ou dans leur jardin. PASCAL BITZ

«Si rien n’est mentionné dans le bail, le locataire peut faire son barbecue avec la méthode qu’il préfère»

Comparis-immobilier

«Au secours!, nous interpellent ces deux trentenaires genevois résidant dans un joli immeuble de la rive gauche. Mes voisins du dessous, font des grillades tous les week-ends sur leur balcon. Allons-y pour les sardines et les viandes marinées… Nous avons dénoncé de tels agissements à la régie qui peine à les mettre au pas. Chaque été depuis deux ans, nous subissons et devons vivre les fenêtres fermées.» Pas normal! Un premier exemple qui n’est malheureusement pas un cas isolé. Car nombre de locataires apprécient de faire leur «popote» au gril, malgré certaines interdictions.

Grils à gaz…

Et pour les autres, ceux qui aiment faire griller leurs saucisses, comment voient-ils la «chose»? Réponse de Christina qui elle, vit, dans une commune résidentielle de la rive droite et bénéfice d’un petit jardin privatif. «Mes voisins n’arrêtent pas de m’insulter dès que je fais des grillades… C’est insupportable! Ils me répètent que j’ai signé un bail et que je dois me conformer aux règles de l’immeuble et de la vie en communauté. Mais je n’ai pas un gril à charbon, j’en ai un à gaz qui ne fait aucune émanation gênante… Je ne comprends pas! Je n’y vois que de la jalousie!»

Deux cas, deux visions drastiquement différentes. Alors, pour ne plus nous emmêler les barbecues, tentons de démêler ce qui est interdit, ou non.

Bail type

Dans le contrat de bail type – les conditions générales et règles et usages locatifs appliqués dans le Canton de Genève – l’article 43 est clair «Dans l’intérêt de l’ensemble des locataires, il est interdit de faire des grillades sur les balcons ou dans les jardins privatifs sans y avoir été dûment autorisé par le bailleur. » Mais là où ça coince, c’est si rien n’est prévu, pas de clauses. Là, le locataire peut, de manière occasionnelle et modérée, prévoir des grillades. Alors, qu’en est-il ?

Les régies que nous avons contactées, nous renvoient vers le portail Comparis-immobilier, qui donne de précieuses informations sur les diverses pratiques appliquées. On y apprend que si rien n’est mentionné dans le bail, le locataire peut faire son barbecue avec la méthode qu’il préfère, au charbon, au gaz, à l’eau, à l’électricité. Avec toutefois cette indication: «Tant que le locataire fait de façon occasionnelle et modérée ses grillades en ménageant le voisin, le propriétaire ou la régie immobilière n’ont pas le droit de lui interdire ce plaisir!» Là également, il est précisé que les situations diffèrent selon les bailleurs, certaines régies autorisent en effet uniquement des grils électriques.

Charbons polluants

Car en fait tout repose sur l’utilisation des grils. Les charbons sont plus polluants et incommodants que ne le sont les grils électriques, à eau, ou encore avec des planchas. De l’avis de la plupart des régies, ce sont justement les grils électriques ou à gaz qui sont privilégiés sur les balcons, terrasses ou jardinets. De quoi ne plus enflammer les esprits et inciter les voisins à miser sur le dialogue. Pourquoi pas autour d’une bonne saucisse grillée!

Barbecues illicites dans les parcs: amende jusqu’à 1000 francs!

CHZ• La Ville de Genève ne rigole pas avec les barbecues de fortune apportés par des pique-niqueurs dans ses parcs. Pas question en effet d’utiliser des grils jetables sur les pelouses. Il y a eu en effet eu trop de dégâts constatés ces dernières années. L’alu des mini-grils brûle l’herbe…

Le Département municipal de l’environnement urbain et de la sécurité, rappelle l’existence d’un règlement sur les parcs, espaces verts et promenades, stipulant que toute grillade qui endommage les végétaux est interdite. «Nos agents de la police municipale effectuent des contrôles, détaille Anne-Claude Steiner, porte-parole du dicastère. Dans un premier temps, ils exigent que le feu soit éteint immédiatement. Les contrevenants se verront ensuite infliger une amende qui peut grimper, selon la gravité, de 200 à 1000 francs.»

Consciente de l’ampleur qu’a pris la mode des grillades en plein air, la Ville de Genève a lancé, ce printemps, un projet pilote dans cinq de ses parcs. «Nous avons aménagé des espaces de grillades à Bertrand, la Grange, au Bois-de-la Bâtie, à la Perle du lac et Trembley, poursuit Anne-Claude Steiner. L’objectif de cette action est de canaliser la demande et, par conséquent, d’éviter que les pelouses soient massacrées par les grils jetables.» La Ville promet de dresser un bilan à la fin de l’été.