Café des Négociants: millions réclamés à l’Etat

- Le Tribunal fédéral tance la justice genevoise dans l’affaire du mythique café carougeois.
- Une saga judiciaire qui dure depuis 10 ans.
- Ruiné, un des fondateurs exige aujourd’hui réparation.

  • Daniel Huber devant son ancien café. Il veut que justice soit rendue. PASCAL BITZ

    Daniel Huber devant son ancien café. Il veut que justice soit rendue. PASCAL BITZ

  • Daniel Huber devant son ancien café. Il veut que justice soit rendue. PASCAL BITZ

    Daniel Huber devant son ancien café. Il veut que justice soit rendue. PASCAL BITZ

«Une action civile est ouverte pour le vol du restaurant»

Me Stéphane Piletta-Zanin

Rebondissement dans l’affaire de la vente du mythique Café des Négociants à Carouge, une saga judiciaire qui dure depuis 10 ans. Le Tribunal fédéral a tancé la justice genevoise le 10 mars dernier. Daniel Huber, le fondateur des Négociants à la rue de la Filature, réclame aujourd’hui des millions à l’Etat et à Pierre-Alain Brodard, fils de son ex-concubine qui a géré le Café des Négociants.

A qui?

Le litige, rappelons-le, repose sur la vente de ce célèbre bistrot carougeois. A qui appartenait le Café des Négociants? A Daniel Huber, son fondateur et co-associé du commerce? A Monique Brodard, son ex-concubine, propriétaire du fond de commerce? A Pierre-Alain Brodard, fils de Monique? A la Fondation du Vieux Carouge, propriétaire des murs?

Historique

Bref rappel des faits. Daniel Huber, vit en concubinage avec Monique Brodard. En 2000, il fonde le café de la cité sarde. En 2003, le couple engage le fils de madame, Pierre-Alain Brodard. Puis arrive une chute importante des bénéfices du café. Daniel Huber s’en inquiète. Entre-temps, l’histoire d’amour s’estompe. Monique vire Daniel Huber. Et comme le fondateur n’avait jamais officialisé la création des Négociants par acte notarié, patatra, c’est la guerre. L’affaire est portée devant la justice. S’ensuit une longue bataille entre avocats et la justice (lire ci-dessous). Se sentant floué, Daniel Huber se bat, depuis lors, pour récupérer ce qu’il estime être son projet et accuse les Brodard de l’avoir dépouillé. Entre-temps, le commerce a été vendu au célèbre maître-queux Philippe Chevrier.

Révision

Me Stéphane Piletta-Zanin, avocat de Daniel Huber a ainsi obtenu mi-mars, du Tribunal fédéral, que la justice genevoise reconsidère le dossier en tenant compte des condamnations pour mensonges à l’encontre de Madame Brodard et de son fils. Ils ont tous deux été condamnés pour faux témoignages, en février dernier, à 250 jours-amendes avec sursis pendant trois ans par la Cour de droit pénal. Les juges de Mon- Repos n’y sont pas allés avec le dos de la cuillère dans leur jugement. Pour eux, il y a eu des mensonges avérés et jugés. Alors pourquoi ni le Tribunal de police, ni la Cour d’appel n’en ont-ils tenu compte? Pourquoi le café a-t-il été vendu? Pour sa part, Me Claudio Fedele, avocat de Pierre-Alain Brodard, refuse de commenter le dossier.

Millions réclamés

Et Me Stéphane Piletta-Zanin de conclure: «Une action civile est ouverte pour le vol du restaurant. Au vu des circonstances, nous réclamons des millions à l’Etat et à Pierre-Alain Brodard.»