GHI: Quelle est votre définition de l’identité genevoise? Quels sont les principaux défis à relever dans le futur?
Dix personnalités répondent.
1. Maria Mettral, comédienne
Animatrice et présentatrice météo à la RTS: Moi, je suis une Genevoise issue de l’immigration italienne. Je suis née ici. Récemment, ma fille, qui est à l’école primaire, a participé à une petite fête qui servait à valoriser les nationalités. On ne comptait pas moins de 56 origines différentes! C’est cette diversité qui a construit Genève. Ce qu’il faut améliorer, c’est l’identité culturelle. On manque de prise de risques. A cet égard, on dirait qu’il n’y a ni volonté, ni vision politique.
2. Me Marc Bonnant, avocat
L’identité genevoise est une singularité en voie de disparition. Si l’identité est une verticalité, celle de l’histoire connue et célébrée, alors nous ne sommes plus des Genevois véritablement. Si l’identité est un état provisoire en mouvement, alors elle serait une grande ouverture sur le monde, une docilité à l’égard des flux étrangers. Aujourd’hui l’ultime inspiration du Genevois est d’être un étranger.
L’identité genevoise est une singularité en voie de disparition. Si l’identité est une verticalité, celle de l’histoire connue et célébrée, alors nous ne sommes plus des Genevois véritablement. Si l’identité est un état provisoire en mouvement, alors elle serait une grande ouverture sur le monde, une docilité à l’égard des flux étrangers. Aujourd’hui l’ultime inspiration du Genevois est d’être un étranger.
3. Zep, dessinateur de BD
Nous sommes considérés comme des arrogants mais paradoxalement nous avons un complexe par rapport à Paris. Nous avons une certaine richesse culturelle mais nous sommes petits. De plus, nous sommes confrontés à un mélange de plus en plus fort avec la France et le reste du monde. Du coup, on a peur de perdre notre identité.
Nous sommes considérés comme des arrogants mais paradoxalement nous avons un complexe par rapport à Paris. Nous avons une certaine richesse culturelle mais nous sommes petits. De plus, nous sommes confrontés à un mélange de plus en plus fort avec la France et le reste du monde. Du coup, on a peur de perdre notre identité.
4. Alain Morisod,
Producteur et pianiste: L’identité genevoise est un patchwork de sensibilités, de rébellions passives et d’états d’âmes. Cette ville ne ressemble à aucune autre. Ensuite, le débat concernant les frontaliers et les Genevois est un faux débat. Les frontaliers sont là car on a besoin d’eux. Bien sûr, dans la mesure du possible, je pense aussi qu’il faut donner aux Genevois la priorité en matière d’emploi.
Producteur et pianiste: L’identité genevoise est un patchwork de sensibilités, de rébellions passives et d’états d’âmes. Cette ville ne ressemble à aucune autre. Ensuite, le débat concernant les frontaliers et les Genevois est un faux débat. Les frontaliers sont là car on a besoin d’eux. Bien sûr, dans la mesure du possible, je pense aussi qu’il faut donner aux Genevois la priorité en matière d’emploi.
5. Annick Jeanmairet
Chroniqueuse gastronomique: Calvin, ouverture et accueil. D’un point de vue gastronomique ça nous donne le cardon épineux de Plainpalais. Ce légume emblématique de Genève est lié à la Révocation de l’Edit de Nantes. Lorsque les huguenots sont venus chercher refuge ici, ils ont ramené ce légume. Pour le futur, je n’ai pas de craintes pour le cardon... Il survivra. Je m’inquiète plutôt de l’augmentation des loyers, le centre ville ne doit pas devenir un ghetto «bobo» et haut de gamme.
«L’ultime inspiration du Genevois est d’être un étranger» Me Marc Bonnant, avocat
6. Luluxpo, duo de DJ
Etre Genevois, c’est un style de vie et un état d’esprit. Malgré certains désavantages, Genève est un petit paradis. En tant que couple et ayant une famille, nous avons une très bonne qualité de vie. Au niveau des améliorations, il faudrait davantage développer l’aspect culturel, la vie nocturne et alternative. La ville doit suivre le chemin des grandes métropoles, avec une offre culturelle plus affirmée.
Etre Genevois, c’est un style de vie et un état d’esprit. Malgré certains désavantages, Genève est un petit paradis. En tant que couple et ayant une famille, nous avons une très bonne qualité de vie. Au niveau des améliorations, il faudrait davantage développer l’aspect culturel, la vie nocturne et alternative. La ville doit suivre le chemin des grandes métropoles, avec une offre culturelle plus affirmée.
7. Martine Brunschwig Graf
présidente de la Commission fédérale contre le racisme: Notre canton est composée de purs Genevois, d’un grand nombre de Confédérés et d’un certain nombre d’étrangers. L’aspect multiculturel est donc prédominant. L’identité genevoise s’est construite dans la diversité depuis toujours. Sur la question de l’avenir, le principal défi de Genève est son propre développement. Son rôle international lui donne des responsabilités qu’elle doit assumer.
8. Michel Pont
Footballeur et entraîneur: L’identité genevoise c’est la grande gueule et la fronde. La ville a tout d’une métropole, mais en même temps, elle n’en est pas tout à fait une. C’est ce qui l’a rend agréable à vivre. En plus, on a une dimension internationale. Genève, c’est le melting pot. Dans l’avenir, il faudra préserver une harmonie du développement et continuer à garantir une certaine qualité de vie à ses habitants.
9. Jean Ziegler
Expert au comité consultatif du Conseil des droits de l’homme: C’est la formidable richesse multiculturelle. La République compte 450’000 habitants dont 39 % sont des personnes dites étrangères, porteuses de cultures riches et ancestrales, venues d’ailleurs. A l’avenir, il faudra améliorer la lutte contre la scandaleuse spéculation immobilière et l’interdiction de la spéculation boursière sur les aliments de base dont Genève est aujourd’hui, la capitale mondiale.
Expert au comité consultatif du Conseil des droits de l’homme: C’est la formidable richesse multiculturelle. La République compte 450’000 habitants dont 39 % sont des personnes dites étrangères, porteuses de cultures riches et ancestrales, venues d’ailleurs. A l’avenir, il faudra améliorer la lutte contre la scandaleuse spéculation immobilière et l’interdiction de la spéculation boursière sur les aliments de base dont Genève est aujourd’hui, la capitale mondiale.
10. Jean-Marie Fleury
fondateur et éditeur du GHI: L’identité genevoise c’est la grande gueule. Une faible proportion de la population est Genevoise pure souche, mais c’est cette mixité qui définit Genève. Jurassien d’origine, je suis arrivé ici en 1962 et j’y ai fait mes racines. L’un des défis principaux, c’est d’accepter le Grand Genève et l’intégration des gens venus de tous horizons. Les partis extrêmes ne changeront pas cette réalité ineluctable.
fondateur et éditeur du GHI: L’identité genevoise c’est la grande gueule. Une faible proportion de la population est Genevoise pure souche, mais c’est cette mixité qui définit Genève. Jurassien d’origine, je suis arrivé ici en 1962 et j’y ai fait mes racines. L’un des défis principaux, c’est d’accepter le Grand Genève et l’intégration des gens venus de tous horizons. Les partis extrêmes ne changeront pas cette réalité ineluctable.