En situation précaire, il égorge son chien à son domicile

  • Un sexagénaire a exécuté son fidèle compagnon. Il n’avait plus les moyens de le soigner.
  • Le Ministère public l’a inculpé d’infraction à la Loi fédérale sur la protection des animaux.
  • Enquête à Onex où a eu lieu le drame. Des voisins sont en état de choc.

  • Le chien supplicié était un husky. PHOTO PRETEXTE 123RF/SBELOV

    Le chien supplicié était un husky. PHOTO PRETEXTE 123RF/SBELOV

«Je n’en dors plus, je fais des cauchemars! Et si cet homme tuait un autre chien?» Un habitant d’Onex

A Onex, de nombreuses personnes ne parlent que de ce tragique fait divers survenu mercredi 30 mai dernier: «Un homme a égorgé son gros chien polaire chez lui! Vous vous rendez compte. Pour cet acte épouvantable et abject, il n’a fait que quelques jours de prison!»

«Je n’en dors plus»

Plus de trois semaines après ce terrible drame, tout un quartier de la commune est en émoi. «Je n’en dors plus, je fais des cauchemars! Et si cet homme tuait un autre chien? Pourquoi n’est-il plus à Champ-Dollon», se demande un riverain.

Un retraité habitant le même immeuble que l’auteur des faits exprime la même crainte: «J’étais en vacances au moment du drame. A mon retour, mes voisins m’ont informé de ce crime, car à mes yeux cela en est un. Je ne connais personnellement pas le propriétaire du chien, mais je sais qu’il bénéficie de l’aide sociale. Mais qu’est-ce qu’il lui a pris de faire une chose aussi épouvantable? Il avait pourtant l’air d’y être attaché à son husky. En tout cas, je ne l’ai jamais vu le malmener.»

Mystère autour du chien blanc

Un habitué du bistrot situé en face de l’immeuble où s’est déroulé le drame cherche aussi à comprendre. Pourquoi le sexagénaire, qu’il croise souvent à l’heure de l’apéro dans le même établissement, a agi de la sorte: «Ici, beaucoup admiraient son husky, une magnifique bête blanche d’au moins 25 kg et, au demeurant, extrêmement sociable. A ma connaissance, ce chien polaire n’a jamais été agressif avec qui que ce soit.»

Le Mouvement de défense des propriétaires de chiens de Genève a eu vent de l’affaire: «Nous avons eu la confirmation par la police qu’un chien a été égorgé, sans plus de détails, s’étonne son président Manuel Alonso Unica. L’individu a pourtant tué cruellement son compagnon! N’est-il pas dangereux? Pourquoi est-il déjà sorti de prison? Ne va-t-il pas tuer un autre chien? Je rappelle que la mission de notre mouvement est d’améliorer les relations entre les propriétaires de chiens et les citoyens. Il est donc primordial de les rassurer lorsqu’ils apprennent qu’un animal de compagnie a été mis à mort par son propriétaire.»

Exécution confirmée

Interrogé, le Ministère public confirme l’information en précisant que le maître du chien supplicié n’était pas seul: «Deux individus ont mis à mort le husky dans leur appartement avant d’annoncer les faits le lendemain à la police, précise Henri Della Casa, porte-parole du pouvoir judiciaire. Le propriétaire du chien a été entendu par le Ministère public en qualité de prévenu d’infraction à la Loi fédérale sur la protection des animaux (LPA). Il a expliqué avoir volontairement mis à mort l’animal car il n’avait pas l’argent nécessaire pour le soigner. Une autopsie du cadavre de l’animal a été demandée.» Le Ministère public annonce que la procédure se poursuit avec des auditions. Il ne fera toutefois pas d’autres commentaires.