Fièvre migratoire

  • Giancarlo Mariani, rédacteur en chef

    Giancarlo Mariani, rédacteur en chef

Hausse record de la population à Genève en 2014 (lire en page 11). Plus de 8000 résidents supplémentaires. Du jamais vu depuis les années 60. Les causes de ce coup d’accélérateur sont encore difficiles à analyser. Pêle-mêle, on y retrouve la balance des flux migratoires, l’attractivité économique du canton, l’excès des naissances sur les décès. Mais cela n’explique pas tout. Loin s’en faut! Cette progression vertigineuse a aussi d’autres causes plus inhabituelles: le retour des Suisses au bercail, la peur des étrangers de partir au moment où le pays est appelé à mettre en œuvre l’initiative «Contre l’immigration de masse». Acceptée le 9 février 2014, son application vise à rétablir des contingents. Paradoxalement, on peut affirmer que le remède proposé par l’UDC a aggravé la maladie qu’il était censé soigner. Habile, le parti agrarien saura tirer profit de cette nouvelle fièvre migratoire. D’autant que la situation pourrait encore s’aggraver avec une hausse des demandes de naturalisations. Pour l’heure, elles sont stables. Mais elles pourraient exploser avec la nouvelle loi dont l’ordonnance d’application devrait entrer en vigueur cet automne. De quoi largement envenimer tout débat sur l’immigration de masse ces prochains mois.