Genève fait de la résistance

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1ER JANVIER • En Europe, il faudra attendre le 16e siècle pour que, presque partout, le début de l'année soit fixé au 1er janvier. Ce qui ne régla pourtant pas tous les problèmes. En effet, si Genève n'a pas toujours fêté la nouvelle année en même temps que tout le monde, c'est parce qu'elle utilisa longtemps un calendrier différent. Il faut savoir que, jusqu'à la Renaissance, c'est le calendrier Julien qui était en vigueur depuis son introduction par Jules César en 46 avant J.-C. Ce calendrier présentait toutefois un défaut, il accusait un retard de trois jours tous les 400 ans par rapport aux données astronomiques. C'est pourquoi le Saint-Siège convoqua un colloque de scientifiques dont le rapport fut remis en février 1582.

Calendrier grégorien

Fort de ces conclusions, le pape Grégoire XIII promulgua un nouveau calendrier appelé «calendrier grégorien» qui est celui que nous utilisons encore aujourd'hui. Cependant, si les Protestants ne niaient pas la validité scientifique de ce changement, ils contestaient à l'Eglise catholique et au pape le droit d'en imposer un nouveau. L'astronome Kepler, auteur des lois du même nom, affirmait qu'il était «préférable d'être en désaccord avec les étoiles plutôt qu'en accord avec le pape». Entre octobre et décembre 1582, la majeure partie des pays catholiques adoptèrent le calendrier grégorien tandis que les pays protestants restèrent fidèles au système précédent, souvent jusqu'au 18e siècle. Mais, malgré tout, la plupart des Etats protestants finirent par se rallier au nouveau calendrier, y compris Genève, qui changea au début de l'année 1701, soit après une belle résistance de 119 ans! Cela prit encore plus de temps en Angleterre puisqu'elle n'adopta cette réforme, non sans mal, qu'en 1752.