La campagne Blitzkrieg est lancée

- Ils sont 476 candidats à se présenter pour le Grand Conseil! 29 pour le Conseil d'Etat! Et moins d'un mois et demi de campagne.
- Voici venu le temps de la guerre-éclair: place à la rapidité, la fulgurance, l'intensité.
- Un passionnant automne politique nous attend. Nous serons là pour vous le commenter.

  • La campagne pour les prochaines élections s'anoncent chaude. Ici, les autorités lors de la cérémonie du 1er juin.

    La campagne pour les prochaines élections s'anoncent chaude. Ici, les autorités lors de la cérémonie du 1er juin.

Cette fois, on fonce: c'est parti pour une campagne aussi brève qu'intense, où nul n'aura le temps de souffler! Entre la rentrée des classes (26 août) et l'élection au Grand Conseil, même jour que le premier tour du Conseil d'Etat, ne s'écouleront que six petites semaines. C'est très peu. Les messages devront être clairs, percutants, aisés à déchiffrer. Les partis et les candidats devront abattre leurs cartes. Les idées s'affronteront, les visages feront tout pour se faire connaître (ils ont déjà bien commencé cet été), il faudra être clairs, lisibles, synthétiques. Le dimanche 6 octobre, le peuple tranchera. Puis, rebelote pour une seconde campagne de cinq semaines, le deuxième tour du Conseil d'Etat, verdict le 10 novembre. Le 11, nous pourrons commémorer l'Armistice, tout sonores encore du fracas des batailles.

Autosatisfaction

La campagne a commencé le mercredi 21 août, par un surréaliste message d'autosatisfaction du Conseil d'Etat sortant qui, dans un communiqué qui n'eût pas fait rougir la Corée du Nord, estimait avoir accompli un génial boulot pendant les quatre dernières années! Un esprit revêche aurait pu, poliment, leur rappeler, en vrac, la démission d'un conseiller d'Etat en cours de mandat, celle d'un procureur, le déplacement de la ministre de la police dans un autre Département, les bouchons routiers qui s'accumulent, les très riches heures de l'informatique de l'Etat, le niveau de notre dette publique, les constructions qu'on nous promet, mais qui ne viennent jamais, les caisses de pension qui vont alourdir le fardeau fiscal d'une génération, liste non-exhaustive of course. Mais ce gouvernement sortant a une chance: des esprits revêches, il n'y en a plus. La plus grande partie de la presse est ouvertement gouvernementale, de quoi créer une inquiétante concurrence pour cette adorable vieille dame qu'on appelle la Feuille d'Avis Officielle.

Plus de 500 téméraires

Les candidats: ils sont pléthore. Songez qu'il y en a autant, pour le Grand Conseil, que d'années séparant la naissance du Christ de la chute de Rome: 476! Pour le Conseil d'Etat, 29! Hommage à ces 505 téméraires: il en faut, du souffle, pour prétendre s'emparer de rênes de l'Etat, dans la situation laissée par le septuor sortant. Ce gouvernement 2009-2013, l'un des moins convaincants de l'après-guerre, n'a tout simplement pas fonctionné, nul esprit d'équipe n'en émerge, nulle grande idée n'en imprégnera nos mémoires. Et au fond, rien ne nous prouve que l'équipe 2013-2018 puisse faire mieux. A nouveau nous aurons un septuor disparate, des individus jetés là, une équipe sans épine dorsale, et nous n'avons strictement aucune idée du type de majorité parlementaire sur laquelle elle pourra s'appuyer.A tous les candidats néanmoins, oui les 505, souhaitons une bonne campagne. Que s'affrontent les idées, c'est la vitalité même de la démocratie, et pourquoi pas durement. Mais que les personnes se respectent. Pour notre part, ici et ailleurs, nous commenterons la bataille. Sous des angles qui nous sont propres. Nous n'accepterons, comme d'habitude, aucune pression. Nos comptes rendus ou commentaires plairont ou non. Mais ce seront les nôtres, en toute indépendance.