Le Rhône: barrière aux catastrophes nucléaires

  • Si le Rhône s'asséchait, les centrales nucléaires pourraient en pâtir.

MENACE • Que se passerait-il si le Rhône venait à s'assécher? Bien que l'écoulement du fleuve n'a jamais cessé, les vidanges abaissent significativement le plan d'eau, le temps de l'évacuation des sédiments. Pourtant, les cinq centrales (une termique et quatre nucléaires) qui se situent le long des rives du Rhône en France ont quotidiennement besoin du fleuve pour refroidir leurs combustibles. Que risqueraient-elles si elles n'en disposaient plus?«Sans eau dans le Rhône, les pompes de refroidissement des combustibles ne fonctionneraient plus, informe Denis Grob, directeur de Nuclear Services CCI AG. Cela dit, de nombreuses rivières alimentent le Rhône en France et même en cas de vidange, le niveau de l'eau n'est pas significativement affecté.»En résumé, pas de risque saillant de catastrophe nucléaire lors des vidanges… Mais le risque existe tout de même, notamment si les barrages viennent à s'écrouler, créant un phénomène «Fukushima»: «Ceci est notre principal inquiétude à Mühleberg (Berne), souligne Denis Grob. Si la centrale était submergée par de l'eau stagnante, les pompes ne pourraient plus fonctionner et la centrale finirait par exploser.»