Les chevaux de la police? «C’est que du positif!»

  • GHI a suivi la brigade équestre de la police au cours de l’une de ses patrouilles.
  • Une fois par semaine, les neuf cavaliers quadrillent les zones frontalières et la campagne du canton.
  • Objectif: démanteler cultures de chanvre, campements sauvages, lutter contre les cambriolages et assurer une plus grande visibilité des forces de l’ordre. Reportage.

  • Les patrouilles équestres rassurent les villageois (ici à Veyrier) et les chevaux rendent la police plus humaine. CHRISTIAN BONZON

    Les patrouilles équestres rassurent les villageois (ici à Veyrier) et les chevaux rendent la police plus humaine. CHRISTIAN BONZON

«Nous avons été cambriolés bien que que nous possédions une alarme... Je vous avoue que je n’aime pas trop la police mais là, je suis content de la voir!»

Raoul, un habitant de la région de Veyrier

Les deux chevaux, un hongre et une jument, sont arrêtés à la fontaine de l’église de Veyrier, à deux pas de la frontière. Déjà une bonne dizaine de kilomètres dans les pattes pour les alezans qui patrouillent, ce lundi 13 août, du Grand-Donzel au centre sportif de Vessy. «Ça fait du bien de revoir des chevaux ici, constate un Veyrite. Et puis, sans jeu de mots, cela rend la police plus humaine!»

Lancée en avril dernier, la brigade équestre de la police genevoise sillonne, une fois par semaine, les communes rurales et leurs zones frontalières. La plupart du temps, dans des chemins impraticables en voiture. Les neuf agents (huit femmes, un homme) de l’unité ne mettent pas le pied à l’étrier tous à la fois mais en duo. Lundi 13 août, après Anières, Jussy, Presinge, Meyrin, Cartigny, etc., les cavaliers et leurs montures étaient requis, pour la deuxième fois, à Veyrier et ses alentours.

Audrey est montée sur Obélix et Philippe s’est hissé sur Satinka. Leur mission, minutieusement préparée par le sergent-major Carl Emery: repérer les plantations de chanvre non visibles depuis la chaussée, contrôler les véhicules ou les piétons franchissant la frontière, porter une attention particulière aux voitures. «Depuis le début de l’année, une trentaine de véhicules a été dérobée dans certains secteurs», relève Carl Emery.

Campements sauvages

Autre point à l’ordre du jour: déloger un individu qui a pris ses quartiers au bord de l’Arve et qui a fait l’objet d’une plainte pour agression. Cavaliers et chevaux descendent au bord de la rivière. Après avoir emprunté des chemins difficiles d’accès, ils repèrent un campement sauvage, plutôt bien installé d’ailleurs, avec une grande table de jardin et des chaises pour recevoir des amis à deux pas d’une petite plage. La police réveille visiblement l’homme qui vit depuis... une dizaine d’années dans ce bois. Il faudra certes l’auditionner dans les locaux de la police mais ce n’est pas l’individu recherché. Ce dernier a abandonné les lieux très récemment, laissant comme trace de son passage un gros tas de tissus et de bois à évacuer par la Voirie. Finalement, l’homme sous mandat ne sera pas retrouvé mais les policiers ont tout de même procédé à deux arrestations dans un troisième campement au bord de l’Arve: deux étrangers sans papiers en train de faire la lessive dans la rivière.

Contacts facilités

Audrey, Obélix, Philippe et Satinka empruntent ensuite les petits chemins veyrites abritant de belles maisons. A chaque fois que le cheval fait son crottin, les cavaliers descendent de leur monture et le ramassent avec une petite pelle. Suite de la mission: chemin Sur-Rang: «On fait de la prévention contre les cambriolages», explique Philippe. Raoul, un habitant du coin, renchérit: «Nous avons été cambriolés bien que nous possédions une alarme... Je vous avoue que je n’aime pas trop la police mais là, je suis content de la voir!»

Et c’est vrai qu’en cette journée estivale, les gens sortent facilement de leur propriété pour venir voir la brigade équestre, caresser les deux alezans. Il n’y a pas à dire, le contact avec la plus belle conquête de l’homme facilite les échanges. «Nous n’avons que des retours positifs, le Conseil administratif est satisfait», déclare le chef de la police municipale de Veyrier, le sergent-major Dominique Domenigoni.

Après quinze kilomètres de patrouille, Satinka et Obélix montent dans un van pour suivre le chemin de l’écurie, celle du Refuge de Darwyn (lire ci-dessous) à Sézenove. Et goûter un repos bien mérité avant la prochaine patrouille: dans le courant de cette semaine. 