Les coiffeurs lancent la fronde

Plusieurs propriétaires de salons se réunissent mercredi 11 novembre pour partager leur désarroi et chercher des solutions.

  • Pascale Combettes, patronne des salons «19th avenue», ne compte pas baisser les bras. ©Marie Prieur

Si d’habitude, les clients notent leur future visite chez le coiffeur dans leurs agendas, cette fois, ce sont les coiffeurs eux-mêmes qui ont pris rendez-vous. Le but: échanger sur la situation actuelle et chercher des solutions face à la fermeture de leurs salons. Mercredi 11 novembre, les professionnels du brushing et du coup de ciseau se retrouvent donc rue Chandieu. «Si on est vraiment nombreux, on ira dans le parc à côté», précise d’emblée l’initiatrice de cette assemblée, Pascale Combettes. C’est que la propriétaire des salons 19th avenue est soucieuse du respect des consignes sanitaires. Des consignes qu’elle et ses collègues ont respecté à la lettre depuis la réouverture des salons au printemps. «Il y a six mois, on a été les premiers à retourner travailler. On nous a demandé de prendre des tonnes de précautions. Résultat: s’il y a un endroit où on ne chope pas le virus, c’est chez nous!» 

D’où l’incompréhension face à la décision des autorités genevoises de fermer les salons. «On nous coupe les vivres alors qu’on a tout fait comme il faut. On n’a jamais fauté.» Elle relève la mobilisation des employés qui ont vu leur tâche se compliquer mais aussi l’investissement financier. A titre d’exemple, pour ces quatre salons, elle a acheté pour 5000 francs de masques, des séparations entre les bacs à shampoing à 120 francs l’unité ainsi que 7 bidons de 5 litres de gel hydroalcoolique et la même quantité de désinfectant. Tout ça pour finalement fermer à nouveau… 

«Essentiel pour le moral»

«Alors qu’on fait un métier essentiel pour le moral de la population, souligne Pascale Combettes. On l’a vu le lundi 2 novembre avant la fermeture. On aurait dit que c’était la fin du monde! Je n’avais jamais vu ça…» Et puis, ce qui ne passe pas, c’est la différence avec le canton de Vaud, où les coiffeurs continuent d’exercer. «On dirait qu’on n’est pas dans le même pays! C’est une énorme injustice! Notre clientèle part dans le canton voisin», se désespère la Genevoise.

 

En soutien aux commerçants 

Un appel a été lancé pour une marche silencieuse solidaire, samedi 14 novembre, en «soutien à tous les professionnels indépendants touchés par les nouvelles mesures sanitaires». Mais, le conseiller d'état chargé de la Sécurité, de l'Emploi et de la Santé précise qu'«aucune demande n’a été déposée pour cette manifestation qui n’est donc pas autorisée». D'où des contraventions possibles à l'encontre des participants. Et le magistrat de regretter que  «certains en profitent pour instrumentaliser à leur profit la souffrance, réelle, des personnes touchées par les mesures qui ont dû être prises, et que chacun espère pouvoir lever au plus vite».

A noter qu'une autre manifestation intitulée «Je ne veux pas mourir dans mon commerce» est agendée jeudi 19 novembre à 15h sur la plaine de Plainpalais. Les organisateurs précisant qu'une demande d'autorisation a été déposée.