Les trois variantes du legs de la Plaine

  • La légende dit que lorsque William Favre a légué le parc La Grange, il exigeait qu'il soit fermé pour éviter que sa femme ne sorte batifoler…

    La légende dit que lorsque William Favre a légué le parc La Grange, il exigeait qu'il soit fermé pour éviter que sa femme ne sorte batifoler…

HISTOIRE • Pour les Archives de l'Etat, l'histoire du legs de la plaine de Plainpalais à la Ville est basée sur trois hypothèses: le don du baron de Grenus, celui d'une vieille dame ou le legs de la Société de tir militaire. Une chose est cependant sûre, la Plaine appartient à la Ville et c'est l'Etat qui a un droit de jouissance. Avant 1816, la Plaine appartenait à la commune de Plainpalais. Pendant la période d'occupation française, une société économique l'a cédée à l'Etat et finalement le gouvernement de l'époque l'a cédée à son tour à Plainpalais. Rappelons qu'à cette époque, suite à la fusion des anciennes communes suburbaines, la Ville de Genève est devenue propriétaire de la plaine de Plainpalais. Les autorités genevoises ont reçu comme consigne de se servir de la Plaine pour des usages publics tels que les fêtes, les parades, exercices, etc. Ce qui a été le cas du 13e au 16e siècle. Il existe également un document de 1938, signé du secrétaire général du Conseil administratif, qui stipule que la Plaine n'a pas été léguée à notre cité par testament, qu'il s'agit d'un domaine dépendant des biens de la République de Genève.

Respect des legs

A Genève, les conditions des legs sont-elles réellement respectées? «Les légataires publics, Ville ou Etat, respectent dans la majorité des cas les vœux des donateurs», assure le Département de l'aménagement de la Ville. Ou alors, ils trouvent des arrangements. Le cas s'est produit avec l'agrandissement de l'OMC. L'Etat avait en effet dû modifier les limites du parc Barton afin qu'il ne soit pas morcelé, selon les vœux du légataire. Et si des souhaits de legs ne sont pas respectés, c'est la mémoire des citoyens qui rappelle à l'ordre!Si la Ville n'a pas répertorié tous les legs, elle se souvient de celui du monument Brunschwig qui empêche toute construction, mais aussi ceux de très nombreux parcs, comme le domaine de Mon Repos, les parcs Bertrand et La Grange. Petite anecdote amusante pour ce dernier parc donné par William Favre en 1917. La légende raconte que le don de cet homme politique obligeait la Ville à fermer le parc de nuit. Les raisons? Il voulait empêcher sa femme de s'enfuir à travers le parc pour lui faire des infidélités…