DE LA RUE AUX LIEUX DE RENCONTRE • En dix ans, la prostitution masculine a pris des galons. Jusque dans les années 2000, elle se concentrait surtout dans les toilettes publiques et ne visait que des relations homosexuelles. Puis, la disparition progressive de ces édicules a entraîné un déplacement de l'offre sur les réseaux d'internet ou les portables. «Il y a toujours des hommes qui offrent leurs charmes aux Pâquis, dans certains bars ou vers la gare», détaille un responsable d'Aspasie, l'association locale de défense des travailleurs et travailleuses du sexe. Et de préciser: «La prostitution masculine est plutôt opportuniste. Elle se fond dans le paysage urbain caractérisé par la mobilité.»
Difficilement chiffrable
Selon Aspasie, près de 5% des prostitués sur les 800 actifs de Genève (femmes et hommes confondus) déclarés à la Brigade des Mœurs, sont des hommes âgés de 18 à 35 ans. «Cela représente une quarantaine de prostitués», détaille un responsable de l'association avant de souligner: «La carrière des prostitués hommes est souvent moins longue que celle des femmes. Il y a aussi beaucoup «d'occasionnels», qui pratiquent durant un court laps de temps. A cela, vient s'ajouter les escorts présents sur internet.»