Nuisances des bars: après le bruit, la m…

- A Plainpalais, des riverains se plaignent des odeurs d’urine et d’immondices.
- Des cafetiers seraient prêts à payer l’installation de WC mobiles en fin de semaine.
- Les contraventions pour des pipis sauvages explosent.

  • A la rue de l’Ecole-de-Médecine, les urineurs ne se gênent pas… PASCAL BITZ

    A la rue de l’Ecole-de-Médecine, les urineurs ne se gênent pas… PASCAL BITZ

  • A la rue de l’Ecole-de-Médecine, les urineurs ne se gênent pas… PASCAL BITZ

    A la rue de l’Ecole-de-Médecine, les urineurs ne se gênent pas… PASCAL BITZ

«La rue de l’Ecole-de-Médecine compte moins de dix WC pour près de 2000 noctambules»

Un patron de bar

Après les nuisances nocturnes et sonores dans les rues fréquentées par les noctambules dans les bars en Ville de Genève, voilà les nuisances olfactives! «Les fêtards urinent partout dans la rue, dans les allées, sur nos paillassons! Ils défèquent sur les trottoirs, dans les pots de fleurs, devant nos portes. Filles ou garçons, il n’y a aucune gêne, ils font ça sans se cacher!»

SOS aux autorités

A Plainpalais, des habitants des rues de l’Ecole-de-Médecine, Bains, Bergalonne, Maraîchers, Pavillons, sont à bout et l’ont fait savoir, fin janvier par écrit, aux autorités concernées. Les polices cantonale et municipale, le Service du commerce ainsi que des régies ont été alertés de la situation qui s’est particulièrement dégradée en fin d’année dernière, les jeudis, vendredis et samedis soir, entre 23h et 2h. «C’est devenu une mode, lance agacé un riverain. Beaucoup de jeunes viennent se soulager dans les petites rues adjacentes à celle des bars.» Et un autre habitant d’enchaîner:«Ils font aussi leurs gros besoins sur le trottoir! Quand je pense que l’on amende un propriétaire de chiens qui ne ramasse pas les déjections sur la voie publique, le comportement de ces gens mal élevés est inadmissible.»

Dormir et respirer

«C’est inimaginable! lance pour sa part une mère de famille qui vit depuis 17 ans à Plainpalais. Non seulement on subit les bruits parce que notre rue est surfréquentée par des noctambules, mais maintenant on doit carrément respirer leur merde sous nos fenêtres!» Une autre résidente enchaîne: «On ne dort plus et on ne respire plus!» Avec ironie, cette sexagénaire précise qu’en fin de semaine, elle ne peut dormir que deux heures par nuit: «A 4 heures le calme revient Et à 6 heures, on se fait réveiller par les balayeuses de la voirie qui viennent nettoyer les immondices…»

«C’est effectivement un gros problème, reconnaît un tenancier. L’odeur est parfois abominable.» Un confrère poursuit: «La rue compte moins de dix WC pour près de 2000 noctambules. Que pouvons-nous faire?» Les plaignants estiment que les patrons de bistrots ne devraient pas accepter plus de clients que peut contenir leur bar. Soucieux de la problématique, certains cafetiers ont proposé des pistes, comme l’installation de WC mobiles en fin de semaine, sur les cases livraison des rues adjacentes à celle de l’Ecole-de-Médecine: «Nous sommes prêts à payer la location s’il le faut», précise un patron de bar. Au bistrot d’à côté, on a aussi pensé à une installation d’urinoirs géante en béton, comme il en existe au Dannemark.

Les WC attirent la foule!

L’idée de WC mobiles ne fait toutefois pas l’unanimité, tant du côté des habitants que des tenanciers: «Plus il y aura de toilettes, plus il y aura de monde.» Un avis partagé par le Département de l’environnement urbain et de la sécurité: «Les patrons de bars devraient accepter des clients en fonction de la grandeur de leur établissement», préconise le magistrat Guillaume Barazzone. «Cette situation est inacceptable et je comprends l’énervement des habitants, J’ai demandé à la police municipale de sévir et d’intensifier son action. Depuis janvier, les APM patrouillent jusqu’à 3 heures du matin.»

Boire ou pisser, il faudra désormais choisir!