Pétition pour sauver les commerces en Vieille-Ville

  • Ras-le-bol des bornes qui empêchent l’accès aux commerces en voiture au cœur de la Ville.
  • Un cafetier lance une pétition réclamant leurs suppressions et des animations dans la zone piétonne.
  • Pour les autorités, la fermeture à la circulation n’est pas nouvelle. La guerre est déclarée.

  • «Ces bornes dépassent les bornes!» Fabrice Letellier, directeur de la boutique «Black Out Genève», et Jean-Yves Glauser, patron du restaurant de l’Hôtel-de-Ville. PASCAL BITZ

    «Ces bornes dépassent les bornes!» Fabrice Letellier, directeur de la boutique «Black Out Genève», et Jean-Yves Glauser, patron du restaurant de l’Hôtel-de-Ville. PASCAL BITZ

«Ras-le-bol des contraintes imposées par nos autorités pour accéder en voiture au centre-ville! Marre de ces bornes rétractables qui empêchent les clients d’accéder en Vieille-Ville le soir sans qu’aucune animation ne soit prévue pour attirer les touristes!» Des commerçants du centre-ville voient rouge et lancent une pétition intitulée Alerte rouge pour s’opposer aux nouvelles contraintes sévères de la circulation, entrée en vigueur en août dernier, empêchant les automobilistes d’accéder en Vieille-Ville. La pétition lancée lundi 30 janvier, sera déposée au Conseil municipal de la Ville de Genève.

Fronde des commerçants

Des exemples? «Les bornes qui empêchent toute circulation de nuit au cœur de Genève, mais aussi les travaux au centre-ville qui perdurent souvent au-delà du calendrier, comme notamment aux Eaux-Vives et aux Augustins», lance Jean-Yves Glauser, alias le père Glôzu, patron du restaurant de l’Hôtel-de-Ville. Fâché, il a constitué la semaine dernière avec d’autres commerçants, le Groupement Alerte rouge pour protéger les intérêts des commerçants en Vieille-Ville.

«Nous réclamons de l’animation, des concerts de rue, des décors, enfin de quoi donner envie aux clients et touristes d’accéder à nos boutiques, nos restaurants poursuit le père Glôzu. Dans les grandes villes par exemple, la piétonisation est animée et attire les clients!» Et d’enchaîner: «Nous sommes appuyés par le Groupement professionnel des cafetiers, restaurateurs et hôtelier (GPRH), poursuit le père Glôzu. Mais aussi par de nombreux commerçants, forains, musiciens de rue et grandes enseignes des Rues-Basses.» Et Jean-Pierre Bedonni, président du GPRH de confirmer «Nous sommes effectivement parfaitement en accord avec les idées de la nouvelle association.»

Un joueur d’orgue de barbarie ajoute pour sa part: «Ils peuvent bien être déçus les petits commerçants de la Vieille-Ville. Il n’y a plus un rat la journée, c’est triste! Allez voir vers la Grand-Rue, il y a une douzaine de boutiques qui ont mis la clé sous le paillasson depuis l’été dernier….»

Bornes menteuses

Un autre commerçant qui a pignon sur rue depuis plus de 20 ans, rappelle aussi l’absurdité de ces bornes: «Comment se rendre de nuit à la pharmacie de garde du Bourg-de-Four avec ces bornes demandant des autorisations spéciales pour des ouvertures hors horaire?» Ce qui fait réagir un autre patron d’une petite boutique: «Et la journée, beaucoup de gens ne savent pas qu’elles se rétractent lorsqu’un véhicule s’approche. Du coup, l’automobiliste fait demi-tour!»

Pire encore, il arrive parfois des accidents, comme cette voiture (photo ci-contre) qui, vendredi 27 janvier, a défoncé l’avant de son capot contre une borne. En plein jour, celle-ci ne se serait pas rétractée… «Ces bornes dépassent vraiment les bornes!» s’étrangle encore Jean-Yves Glauser.

Pétition en ligne: http://www.hdvglozu.ch/petition-alerte-rouge.php

"Ces bornes officialisent une réglementation de circulation de 20 ans!"

La Fondation des parkings ne commente pas les critiques des nouvelles bornes en Vieille-Ville: «Nous sommes mandataires de la Ville de Genève pour la gestion de ces bornes, mais nous ne sommes pas responsables des conséquences», rappelle son directeur Jean-Yves Goumaz. De son côté, le service de l’aménagement de la Ville de Genève précise que l’installation de ces bornes ne fait qu’appliquer et faire respecter la réglementation mise en place depuis plus de vingt ans, c’est-à-dire une circulation libre durant la journée, et réservée aux ayants droit entre 20 heures et 7 heures. Car sans ces fameuses bornes, les automobilistes ignoraient les panneaux interdisant l’accès en Vieille-Ville durant la nuit. Et depuis lors les résidents auraient enfin retrouvé le sommeil.