Piétons: Genève peut faire encore mieux

La «marchabilité» n’est pas toujours facilitée, selon une étude de l’association écologiste «actif-trafiC». Point noir: les piétons poireautent trop longtemps aux feux rouges. Et les trottoirs sont parfois trop étroits et mal aménagés. Notre dossier.

  • En ville de Genève, 45% des déplacements se font à pied. THIBAULT SCHNEEBERGER7DR

    En ville de Genève, 45% des déplacements se font à pied. THIBAULT SCHNEEBERGER7DR

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    En ville de Genève, 45% des déplacements se font à pied. THIBAULT SCHNEEBERGER7DR

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    En ville de Genève, 45% des déplacements se font à pied. THIBAULT SCHNEEBERGER7DR

«Nous accordons une attention toute particulière aux piétons»

Vasiljevic Menoud, cheffe du service de l’urbanisme à la Ville de Genève

Sur dix minutes de trajet, un piéton genevois en passera en moyenne trois et parfois jusqu’à quatre à poireauter aux feux en attendant que le petit bonhomme passe au vert. Ce dernier le fera finalement mais trop brièvement! Ce constat d’actif-trafiC a de quoi agacer. Cette association de 8000 membres, très présente outre-Sarine et dont l’objectif est de «lutter pour des alternatives écologiques au transport motorisé polluant et gourmand en espace», a réalisé ce printemps de grands tests de «marchabilité» à Genève.

Carrefours problématiques

«Nous avons évalué des trajets reliant des points centraux comme la gare Cornavin et les Hôpitaux universitaires genevois (HUG) afin d’observer la qualité des aménagements à disposition des marcheurs», explique Thibault Schneeberger, co-secrétaire d’actif-trafiC. Notons qu’en Ville de Genève, 45% des déplacements se font à pied d’après un recensement de l’Office fédéral de la statistique. Le réseau de mobilité piétonne est plutôt bon. Mais tout ne marche pas non plus pour les piétons! Ainsi, le carrefour des Vingt-trois Cantons entrave par exemple leur progression puisqu’il ne peut se traverser qu’en quatre à cinq étapes. Et ce n’est pas une exception d’après l’étude.

«Pénétrantes piétonnes»

Concernant les «transbordements» entre transports publics et marche, Genève est bien notée. Grâce principalement au fait que les piétons passent souvent par des places réaménagées et que la Ville est en train de se doter de «pénétrantes piétonnes» où les marcheurs sont prioritaires. «Nous accordons une attention particulière aux piétons. En 1998 avait été adopté un plan directeur des chemins pour piétons. La Ville agit également en aménageant l’espace public. L’étude le relève», précise Vasiljevic Menoud, cheffe du service de l’urbanisme.

A Genève en effet, la qualité globale des aménagements est plutôt bonne d’après actif-trafiC et seuls les trottoirs, bien souvent trop étroits, font exception. En définitive, le seul véritable point faible de la «marchabilité» genevoise reste donc la gestion des feux. «Les questions soulevées par cette étude sont légitimes. Toutefois, la durée des phases vertes pour piétons a été définie en tenant compte des difficultés rencontrées par les personnes à mobilité réduite. Et une marge de sécurité a été ajoutée à ces calculs», relève Jean-Luc Bourget, directeur de la signalisation et du marquage à la Direction générale des transports de l’Etat. De plus, le canton investira 50 millions ces prochaines années pour moderniser son système de régulation des feux. Les piétons et actif-trafiC espèrent que cela se fera aussi à leur profit.