SCORE: «Il nous reste une chance pour ce projet»

La ministre des Finances, Nathalie Fontanet justifie le report du calendrier de la réforme salariale SCORE (Système compétence, rémunération, évaluation), dont la présentation devait avoir lieu le 13 novembre. Interview.

  • La ministre des Finances Nathalie Fontanet justifie le report du calendrier. Christian Bonzon

Vous faites machine arrière toute sur SCORE. Un coup dur pour le Conseil d’Etat?
Je ne vois pas du tout cela comme un coup dur. Il nous reste une chance pour ce projet. C’est un «one shot». La première mouture du projet SCORE remonte à 2012 alors, s’il faut que l’on reporte de quelques mois pour obtenir une meilleure adhésion, il est logique et préférable de prendre ce temps supplémentaire. 

2012… Est-ce à dire que vos prédécesseurs ont laissé traîner?
Les Conseils d’Etat successifs ont travaillé sur ce projet. Serge Dal Busco (ndlr: ancien ministre des Finances), avant moi, a ainsi déposé un projet de loi fin 2017, puis il y a eu une interruption des travaux du Grand Conseil, lequel demandait la reprise des discussions entre le Conseil d'Etat et les organisations représentatives du personnel. Depuis 2012–2013, les fonctions ont évolué et de nouveaux gouvernements sont entrés en fonction. Quand j’ai repris le dossier en main, j’ai souhaité réinstaurer un dialogue avec les partenaires sociaux. 

En tant que partenaire social justement, le Cartel intersyndical s’offusque de ne pas avoir accès à toutes les données. Pourquoi tant d’opacité?
Depuis la reprise des discussions en août 2018, il y a eu 12 séances entre la délégation SCORE au Conseil d'Etat et les syndicats, ainsi que 19 séances dites techniques pour expliquer la méthode SCORE. A cela s'ajoutent deux jours d’informations avec la société GFO mandatée pour l'élaboration de la grille salariale SCORE. Les syndicats ont pu réaliser un parcours complet de notation de fonctions et ont eu accès au détail des notations pour les 200 emplois référence du système SCORE. Ce qui les ennuie, c’est de ne pas avoir la calculette avant le personnel. Mais, pour le Conseil d’Etat, il est logique que ce soit les collaborateurs et collaboratrices eux-mêmes qui découvrent les changements propres à chacun. Précisons aussi que rien de tout cela n’est définitif puisque c’est le Grand Conseil qui aura le dernier mot. 

Quels sont vos arguments concrets pour convaincre les collaborateurs du petit et du grand Etat?
C’est justement pour les leur exposer que l’on prend ces quelques mois supplémentaires. Il s'agit avant tout d'un projet qui permettra de moderniser et de dynamiser la gestion des ressources humaines de l'Etat. L’objectif est de passer le projet SCORE pour qu’il entre en vigueur mi-juillet 2021. Ou alors début 2022. Quatre mois, cela ne va pas changer la donne.