Coup de tonnerre dans l’affaire Simon Brandt. Cette fois, c’est le conseiller municipal en Ville de Genève qui sort de son auto-confinement. Il a attendu la fin des élections municipales 2020 pour rompre le silence. «Je ne voulais pas mélanger combat politique et combat judiciaire», explique-t-il. Concrètement, le 5 mars, il a déposé une plainte auprès du Ministère public pour induction de la justice en erreur, violation du secret de fonction, dénonciation calomnieuse et plus largement abus de pouvoir.
«La police devait savoir…»
Dans le viseur de l’élu municipal PLR? Des éléments de la police qu’il accuse d’avoir monté ou participé à une cabale contre lui. Son avocat Me Marc Lironi explique qu’«une pièce dans le dossier montre qu’une semaine avant l’humiliante et retentissante mise en prévention du vendredi 13 décembre 2019, des policiers de la Brigade des infractions contre la personne (BDP) devaient savoir qu’il n’avait pas consulté la main courante car ils ont justement été vérifier son contenu», affirme l’avocat de celui qui a toujours clamé haut et fort son innocence. C’est pourtant en partie sur la base de ce soupçon de violation du secret de fonction que des inspecteurs ont interpellé Simon Brandt manu militari au petit matin, l’ont emmené sans ménagement au poste, mis en cellule, menotté, mis à nu, fouillé, interrogé et traité comme un dangereux criminel. «Un véritable cauchemar», rappelle Simon Brandt.
Pour mémoire, le Ministère public a blanchi Simon Brandt et classé ce volet de la procédure le 25 février. Provisoirement suspendu de ses fonctions lors de l’enquête, l’élu PLR a même été réintégré à son poste de collaborateur au service d’analyse stratégique de la police cantonale (ghi.ch du 03.03.2020).
«Portable manipulé»
Mais les accusations de Simon Brandt ne s’arrêtent pas là. «J’ai aussi découvert que la messagerie de mon portable a été manipulée alors que mon appareil était sous séquestre, dénonce-t-il. C’est parfaitement illégal. Pourquoi mon portable n’a pas été immédiatement bloqué comme le prévoit la procédure?», s’interroge-t-il. Avant de rappeler son exécution médiatique. «Des fuites ont été orchestrées dans la presse. Mon affaire faisait déjà la Une de journaux alors que j’étais encore en détention et en cours d’interrogatoire. Un déploiement de moyens aussi disproportionné et un tel acharnement sont inacceptables.»
«On voulait ma mort politique»
Sordide cabale, principe de présomption d’innocence bafoué, violation crasse du secret de fonction, abus d’autorité… C’est désormais au Ministère public de faire toute la lumière sur ces graves accusations. En attendant, celles-ci risquent de sérieusement ébranler des institutions étatiques. «Il y a eu une volonté manifeste de m’abattre politiquement», avance Simon Brandt. Avant de conclure: «Au-delà de ma personne, j’attends désormais que justice soit faite. Depuis le début de l’enquête, j’ai toujours pleinement collaboré avec le Ministère public et la police et je continuerai à le faire. Mais tout doit être mis en œuvre pour que jamais plus personne ne vive ce qui m’est arrivé!»