«Près de 400 employés des HUG covoiturent depuis 5 ans»
Catherine Guitton, responsable logistique aux HUG.
Le covoiturage serait-il la solution pour désengorger une Genève super embouteillée? Et un Grand Genève totalement asphyxié par les déplacements transfrontaliers? «Covoiturez!» scandent en chœur les autorités genevoises et frontalières.
Des deux côtés de la frontière
Tant pour Genève que pour nos voisins français, les pendulaires qui vont au travail en étant seuls dans leur véhicule ne font qu’augmenter les embouteillages. Ainsi, une vaste campagne de sensibilisation a été menée le mois dernier en France voisine, afin de responsabiliser les automobilistes qui voyagent seuls dans leur véhicule.
Sondage genevois
Parallèlement à Genève, la consultation sur la mobilité, mise en ligne début septembre par le Département de l’environnement des transports et de l’agriculture (DETA), questionnait également le public sur la pratique du covoiturage dans le canton. Plus précisément sur la fréquence d’utilisation de la voiture comme passager ou en covoiturage.
…et français
Ce sondage genevois inédit, lancé par Luc Barthassat, patron de la Mobilité, a tapé dans l’œil ne nos voisins français. Antoine Vieilliard, maire de Saint-Julien-en-Genevois et vice-président de la Communauté de communes du Genevois (CCG), en a largement profité pour mener sa vaste campagne de septembre sur le covoiturage en Haute-Savoie (lire ci-contre). «Le quart des réponses vient de résidents en dehors des frontières cantonales alors que près de la moitié des actifs sont domiciliés en France et dans le canton de Vaud», s’étonnait-il, dans la presse française.
Est-ce à dire que le covoiturage transfrontalier ne séduirait-il pas entre Genève et la Haute-Savoie? Des sites de covoiturage affirment que Genève est au top 10 des villes européennes. «Mais en réalité, les Genevois partagent un véhicule plutôt pour les loisirs, les vacances et non pas pour aller au travail», constate un porte-parole d’une plateforme de covoiturage en France.
Expériences genevoises
Pour mémoire, la Ville de Genève avait été précurseur en 2004 dans ce mode de déplacement économique et écologique. «L’expérience a duré huit ans, détaille Sandra Piriz, adjointe de direction au service aménagement urbain et mobilité à la Ville de Genève. Malheureusement elle s’est vite essoufflée car elle concurrençait des sites privés. Sans compter qu’entre-temps, le réseau des transports publics genevois s’est beaucoup développé.» En deux mots, les autorités municipales ont constaté que les résidents genevois boudent ce mode de transport pour leurs déplacements maison-travail.
HUG: ça roule
En revanche, le covoiturage dans les grandes entreprises ou les multinationales prend de l’essor et ceci depuis 2008. Les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) ont, par exemple, réussi à convaincre près de 400 de leurs employés en priorisant les abonnements de covoiturage dans leurs parkings internes: «Nous avons mis sur pied un Plan de mobilité, détaille Catherine Guitton responsable logistique aux HUG. Outre la navette intersite gratuite, la subvention d’abonnements de transports publics et des offres supplémentaires pour les vélos, le covoiturage est particulièrement prisé. Et ceci principalement en raison de la pénurie de parking.»
Challenge interentreprises
Le Canton de son côté a soutenu en automne 2013 le premier challenge covoiturage mis sur pied par les communes de Meyrin et de Plan-les-Ouates pour leurs zones d’activités. Magnifique succès: près de 500 employés des sociétés Patek Philippe, Covance, Zimmer, Surgical et Stagen avaient relevé le défi durant une semaine. «L’expérience a démontré l’utilité de s’unir entre acteurs pour favoriser une mobilité multimodale», conclut Chrystelle Charat, cheffe de projets pour le DETA. Alors, les Genevois seront-ils, oui ou non, de futurs adeptes du covoiturage? Une réponse qui sera développée le 4 novembre par le DETA au moment de la restitution des réponses au questionnaire sur la mobilité pratiquée par les Genevois.