Tourisme: Genève doit dynamiser ses atouts!

  • Après un premier été sans Fêtes de Genève, le canton planche sur dix pistes pour booster l’attrait de la cité.
  • Priorités? La collaboration tranfrontalière, un marketing territorial et un catalogue touristique plus fourni.
  • Les premières actions concrètes sont attendues pour la fin de l’année.

  • L’Horloge fleurie, un atout indéniable, mais insuffisant pour attirer en nombre les visiteurs étrangers. FRANCIS HALLER

    L’Horloge fleurie, un atout indéniable, mais insuffisant pour attirer en nombre les visiteurs étrangers. FRANCIS HALLER

«L’inventaire comprend [notamment] un portail dédié à l’héritage international de Genève. L’idée [est aussi] de créer le plus grand bar éphémère d’Europe»

Pierre Maudet, président du Conseil d’Etat

A Genève, le tourisme représente près de 15’300 postes de travail répartis dans 2200 établissements. Un poids économique majeur qui explique en partie la volonté du président du Conseil d’Etat, Pierre Maudet, d’initier un examen approfondi du secteur. La réflexion, menée depuis le début de l’année, a permis de dégager dix axes afin de dynamiser l’attrait du canton.

«Le monde touristique genevois a déjà plébiscité trois points principaux, précise Dejan Nikolic, délégué cantonal au développement économique. Le premier consiste à initier une stratégie de marketing territorial, le second à enrichir le catalogue touristique et le troisième vise à développer la collaboration transfrontalière.» Autrement dit, l’idée est de briser le tabou d’un partenariat avec la France voisine, d’associer tous les acteurs et de doper l’agrotourisme.

Des idées en cascade

Les autres pistes avancées sont connues. Il convient de redéfinir la clientèle cible, d’améliorer l’accueil et les prestations par des formations de haut niveau, de bâtir une plate-forme touristique technologiquement à la pointe et de repenser les infrastructures d’accueil en favorisant la diversité hôtelière. Mais aussi de travailler sur les prix.

Selon une étude de l’Université de Genève, une hausse des tarifs de 10% par rapport à ceux pratiqués dans le pays d’origine des visiteurs se traduit par une baisse de 5,3% des nuitées. Le canton entend également identifier un nouvel emblème, une attraction phare autre que le Jet d’eau ou l’Horloge fleurie. La future Cité de la musique, qui bordera la place des Nations, pourrait faire de Genève une «petite Sydney». Quant au Festival du film et forum international sur les droits humains (Fifdh), il permettrait de transformer la ville en «mini-Cannes» des droits humains.

Mais ce n’est pas tout, comme le confirme Pierre Maudet, qui est aussi chef du Département de la sécurité (DS): «L’inventaire complet comprend un nouveau concept de musique classique, la création d’un livre d’or pour valoriser le séjour de personnalités de passage, un portail dédié à l’héritage international de Genève et son expertise actuelle, ainsi qu’un meilleur accès à l’extraordinaire biodiversité des jardins du Palais des Nations. Mais aussi, l’idée de créer le plus grand bar éphémère d’Europe, le lancement d’une semaine inédite de l’horlogerie et toutes sortes d’événements représentatifs de l’esprit de Genève.»

Horizon 2022

Ce vaste chantier de redynamisation du secteur touristique genevois ne pourra débuter que lors de la nomination du nouveau directeur ou de la nouvelle directrice de Genève Tourisme & Congrès (GT&C). Comme le confirme le président du Conseil d’Etat: «Ce processus devrait aboutir d’ici à fin septembre. Il s’agira aussi d’adapter la loi sur le tourisme. L’ensemble des mesures apportera une meilleure cohérence à la stratégie touristique au sein du Grand Genève. Nous sommes en présence d’un plan à l’horizon 2022.»