«Trust Valley» pour rétablir la confiance

Après la Drone Valley et la Health Valley, voici venu le temps de la Trust Valley. Lancé en grande pompe par les cantons de Vaud et Genève, ce nouvel écosystème regroupe notamment les universités de Lausanne et Genève, l’EPFL, la HES-SO Genève et le Centre politique de sécurité de Genève. Sa mission? Rétablir la confiance numérique. Une intention louable selon Maëlle Roulet, spécialiste du droit des nouvelles technologies chez BRS Avocats: «L’objectif de la Trust Valley fait sens. Elle entend proposer une gouvernance internationale du numérique, cette place étant encore vacante. L’initiative est donc honorable, mais seules les actions concrètes qui seront menées diront si elle aura véritablement un impact sur la confiance que peut avoir le citoyen dans le numérique.»

Solange Ghernaouti, directrice du Swiss Cybersecurity Advisory & Research Group, fait preuve de moins d’optimisme: «La Trust Valley témoigne de l’aspiration à devenir une énième Silicon Valley, ce qui non seulement n’est pas d’une grande originalité, mais aussi et surtout témoigne des appétits financiers qui habitent les promoteurs du projet, en particulier si celui-ci permet de capter au passage des financements publics. Ce nom ne met pas en évidence une approche spécifiquement suisse dans laquelle un certain capital de confiance pourrait être accordé par défaut. Il reflète la globalisation du savoir et du faire, une inféodation de la pensée et une soumission à des acteurs et des modèles dominants et made in USA.» Avant de nuancer: «En revanche, peut-être que d’un point de vue marketing et business, c’est un nom qui permet de vendre et de contribuer à jouer dans la cour des grands, voire de faire briller la Suisse au niveau international.»