Ville de Genève: Marie Barbey-Chappuis entre à l'exécutif

Le Conseil administratif sera composé de deux socialistes, deux Verts et de la démocrate-chrétienne, selon les résultats du second tour des élections municipales dimanche.

  • Marie Barbey-Chappuis: «Je resterai une femme de centre droit dans un exécutif à majorité de gauche.» MP

La démocrate-chrétienne arrive en 5e position après le quatuor PS-Verts, composé du sortant Sami Kanaan (PS), de Christina Kitsos (PS), Frédérique Perler (Verts) et Alfonso Gomez (Verts). Réagissant à ce résultat, Marie Barbey-Chappuis se dit «très touchée et très émue d’avoir reçu la confiance des Genevois. Je mettrai toute mon énergie pour relever les défis qui nous attendent.» Et d’ajouter: «Je resterai une femme de centre droit dans un exécutif à majorité de gauche, au sein duquel j’entends travailler de manière collégiale. Car je pense que la Ville a besoin de trouver un certain apaisement.»
Sur ce dernier point, elle est rejointe par Sami Kanaan. Le socialiste, qui arrive en tête de ce scrutin, estime que «la nouvelle équipe a tout intérêt à travailler de manière collégiale et transversale, surtout en cette période si particulière». En tant que sortant, il se réjouit «d’apporter son expérience mais aussi de profiter du regard neuf des quatre nouveaux conseillers administratifs, qui par ailleurs connaissent très bien la Ville». 

Une majorité de femmes

Autre motif de satisfaction aux yeux de Sami Kanaan: le fait que l'exécutif soit désormais majoritairement féminin. De quoi ravir aussi Frédérique Perler: «Entre la majorité de gauche au Conseil municipal et la majorité de gauche et de femmes au Conseil administratif, c’est vraiment le choix du roi! Ou plutôt de la reine!»
Entre enthousiasme et émotion, les cinq élus se déclarent tous conscients de la «responsabilité» qui leur est confiée. A l’image de la socialiste Christina Kitsos: «Je suis prête à relever les défis qui se posent aujourd’hui de manière encore plus forte en termes de justice sociale et d’égalité.» Pour Alfonso Gomez, qui se réjouit de la progression des Verts en Ville mais aussi dans de nombreuses communes, «il s'agit de se mettre rapidement au travail avec l'ensemble des partis politiques, les enjeux sont sérieux, qu'ils concernent la crise sanitaire, économique et sociale ou écologique. Dans tous ces domaines les Verts ont des propositions et nous sommes impatients de les mettre en œuvre.»
Frédérique Perler abonde dans son sens: «En cette période de pandémie, les fragilités de notre société sont clairement identifiées. Notre rôle est de répondre aux attentes des habitants. Les Villes sont en première ligne.» Christina Kitsos conclut en ayant «une pensée pour celles et ceux qui souffrent et qui se battent dans la situation que nous vivons».


Bertrand Reich: «Une cacade pour le PLR»

La Ville de Genève n’était pas la seule à voter pour ce second tour. En tout 21 communes étaient concernées, parmi lesquelles Meyrin, Vernier, Lancy, Onex et Thônex. Et si la gauche, notamment les Verts, a brillé, le PLR, lui, a perdu des plumes. Pas qu’un peu puisque le parti passe de 41 élus dans les exécutifs communaux en 2015 à 26 à l’issue de ce second tour. «C’est une cacade pour dire les choses comme elles sont, lâche le président du parti cantonal, Bertrand Reich. A l’exception de Thônex, les villes basculent à gauche.» C’est le cas du Grand-Saconnex où le PLR et le PDC quittent l'exécutif. A Versoix, le PLR perd son siège. Idem à Onex. A Chêne-Bougeries comme à Chêne-Bourg, seul un des deux PLR résiste.

Comment expliquer une telle hécatombe? «C’est un peu frais pour une analyse, commente Bertrand Reich. Mais, on voit bien qu’il y a une forme de désamour du PLR que l’on avait déjà constaté à l’automne dernier. Auquel s’ajoutent des circonstances particulières selon les communes.»

Le président se console en soulignant que le PLR reste le premier parti dans les délibératifs avec 185 élus. Contre 225 lors des précédentes élections communales.