Voie verte rive droite: futurs usagers sondés

  • Stoppée en raison de la crise sanitaire, la consultation concernant le futur tracé de Vernier à Satigny est relancée le mercredi 10 juin.
  • Le but: identifier les besoins de la population pour adapter au mieux les aménagements.
  • Ce nouvel axe, qui s’étendra sur 10 kilomètres, pourrait voir le jour fin 2025. Explications.

  • Les chefs de projets et urbanistes imaginent les aménagements du futur prolongement.

    Les chefs de projets et urbanistes imaginent les aménagements du futur prolongement. STÉPHANE CHOLLET

  • DR

    DR

«Il est fondamental de remettre des espaces de ce type au cœur des zones d’activité»

Rafael Schutz, urbaniste pour la commune de Meyrin

Se balader en famille, aller rapido à vélo au boulot, pique-niquer à midi à l’ombre d’un chêne ou faire son jogging hebdomadaire… Les usages de la Voie verte sur la rive droite peuvent être multiples et variés. Pour comprendre quels sont les besoins et adapter au mieux les 10 kilomètres de la future infrastructure qui va se prolonger, de Vernier-Châtelaine à Satigny-Zimeysa, le Canton relance une démarche de consultation auprès de la population.

Dès mercredi 10 juin, les riverains, les travailleurs comme les amateurs de promenade à deux-roues ou à pied sont invités à donner leur avis (sur le site participer.ge.ch). De quoi aider les autorités cantonales et communales à définir les aménagements les plus appropriés. «Cette phase de concertation en amont va nous permettre d’assurer une bonne coordination des usages à terme», précise Thierry Messager, directeur de la région Lac Rhône à l’Office cantonal des transports.

«L’usage du vélo a augmenté de 30%»

Sur place, chemin Adrien-Stoessel, à Meyrin, face à l’ancien buffet de la gare, les chefs de projets et urbanistes imaginent déjà, carte à l’appui, les aménagements de ce futur axe dédié à la mobilité douce.

La démarche de concertation avait été lancée en février, mais a connu un coup d’arrêt pour cause de Covid-19. Elle redémarre donc sur les chapeaux de roue et une première phase se tiendra jusqu’au 30 juin. «Cela tombe bien vu que la mobilité douce prend de l’ampleur», souligne Caroline Barbisch, directrice de projet Voie verte. «L’usage du vélo dans les villes suisses a augmenté de 30% en moyenne pendant le confinement, renchérit John Aubert, chef de projet. Et le succès du premier tronçon, rive gauche, montre que cette infrastructure correspond à un besoin.»

Reste à savoir si l’engouement pour le deux-roues survivra à l’arrivée des saisons froides et pluvieuses. A en croire Rafael Schutz, urbaniste pour la commune de Meyrin, essayer le vélo, et même la pèlerine, c’est l’adopter. «La qualité et l’entretien des aménagements jouent aussi un rôle primordial. Le déneigement de la Voie verte par exemple doit être prioritaire.» Et ce n’est pas tout, pour l’urbaniste, le tronçon est bien plus qu’une infrastructure de déplacement: «C’est un espace public. Il est fondamental de remettre des espaces de ce type au cœur des zones d’activité. Les gens qui travaillent ici doivent pouvoir faire du sport ou manger leur sandwich dans un endroit agréable. On doit leur offrir cette qualité de vie.»

Une vision plus globale

Côté mobilité, la future Voie verte s’inscrit dans une vision globale, incluant le rail, le tram, le futur bus à haut niveau de service. «Les cyclistes qui veulent se rendre rapidement au travail peuvent emprunter la piste cyclable route de Meyrin», indique Caroline Barbisch. Celle-ci va d’ailleurs bénéficier d’améliorations. Les passerelles au-dessus de Pré-Bois et de l’autoroute sont prévues dans le plan d’agglomération 2.

L’objectif: créer un véritable maillage et concilier tous les usages. «Il s’agit de fermer ce secteur au trafic de transit, insiste la directrice de projet. Les axes principaux sont faits pour cela. Sur le réseau de quartier, tel que le chemin Adrien-Stoessel, la priorité doit être donnée aux riverains, soit les habitants et les entreprises.»

Un choix anti-automobile? «Non, pas du tout, stipule Rafael Schutz. Certaines personnes ou certains trajets ne peuvent se faire qu’en voiture. Il ne s’agit pas d’opposer les usages. Offrir des infrastructures de mobilité douce, c’est permettre à ceux qui le peuvent de circuler à vélo et ainsi fluidifier le trafic automobile pour ceux qui ne peuvent pas faire autrement que de prendre leur voiture.»

Au final, il s’agit selon ces spécialistes de connecter les différents bassins de vie et d’améliorer le maillage. «On pourra même aller à vélo aux caves ouvertes», lance Jean-Marc Beffa, chef de projet du service aménagement de Vernier. Dans quelques éditions cela dit car la Voie verte est prévue pour fin 2025.