Voie verte: un itinéraire qui bouscule les habitudes!

  • Cyclistes et piétons se la coulent douce entre la gare d’Annemasse (FR) et celle des Eaux-Vives.
  • Aménagée sur le toit du futur Léman Express, la voie en site propre bannit l’usage de tout véhicule motorisé.
  • GHI a testé cet aménagement pionnier appelé à révolutionner les modes de déplacements. Reportage.

  • Un joli petit pont en acier garni d’un tablier en bois permet d’enjamber la rivière Seymaz. AD

    Un joli petit pont en acier garni d’un tablier en bois permet d’enjamber la rivière Seymaz. AD

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    Un joli petit pont en acier garni d’un tablier en bois permet d’enjamber la rivière Seymaz. AD

  • Un joli petit pont en acier garni d’un tablier en bois permet d’enjamber la rivière Seymaz. AD

    Un joli petit pont en acier garni d’un tablier en bois permet d’enjamber la rivière Seymaz. AD

  • Un joli petit pont en acier garni d’un tablier en bois permet d’enjamber la rivière Seymaz. AD

    Un joli petit pont en acier garni d’un tablier en bois permet d’enjamber la rivière Seymaz. AD

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  • Un joli petit pont en acier garni d’un tablier en bois permet d’enjamber la rivière Seymaz. AD

    Un joli petit pont en acier garni d’un tablier en bois permet d’enjamber la rivière Seymaz. AD

  • Un joli petit pont en acier garni d’un tablier en bois permet d’enjamber la rivière Seymaz. AD

    Un joli petit pont en acier garni d’un tablier en bois permet d’enjamber la rivière Seymaz. AD

«C’est la voie à suivre pour changer complètement les modes de déplacement à Genève»

Adeline, une cycliste

La bonne vieille Micheline, inaugurée en 1888, s’est éteinte depuis un bon moment déjà. Laissant orpheline son unique voie de chemin de fer entre les gares d’Annemasse (France voisine) et des Eaux-Vives. Le futur Léman Express (CEVA) va la remplacer par deux voies enterrées et électrifiées. En surface, l’ancienne rame rouge crème, transportant à ses heures une poignée de pendulaires frontaliers, a cédé la place à une voie verte déjà prise d’assaut par une flopée de vélos, skates, rollers, trottinettes, poussettes et autres marcheurs et flâneurs. La plupart visiblement heureux de se déplacer (presque) sans entraves et sans le moindre engin motorisé dans leur sillage.

Itinéraire fréquenté

«Le rêve!», s’emballe Françoise, fonçant à toute allure sur un vélo de course vintage. «Enfin, un espace entièrement dédié à la mobilité douce au cœur de la ville», surenchérit Francisco, entouré par ses deux bambins qui pédalent ferme pour le suivre. Inaugurée en avril dernier, la Voie verte est déjà abondamment fréquentée. Surtout par les cyclistes. Il faut dire que pour eux, l’axe bidirectionnel en site propre de 3,6 km en territoire genevois (5 km entre Genève et Annemasse) déroule un bitume flambant neuf, très bien balisé au sol avec des vélos peints en blanc sur fond vert. Le Graal... Pas tout à fait. Comme d’habitude à Genève, à peine inauguré, le site a déjà son lot de mécontents. En cause? La cohabitation entre marcheurs et cyclistes. «Je ne comprends pas pourquoi la voie piétonne est plus large que celle pour les vélos. C’est absurde. Croiser à vive allure peut se révéler très tendu par moments…», râle René. Au guidon de son VTT, il n’est de loin pas le seul cycliste à zigzaguer entre le macadam de la zone deux-roues et le chemin en terre battue réservé aux piétons. «J’espère que tous les usagers sauront partager en bonne intelligence cet espace magnifique», appuie de son côté un policier.

Place à la verdure!

Et c’est vrai que le site est, à proprement parler, superbe. Mais pas encore partout. Depuis la petite zone industrielle de Chêne-Bourg en effet, il est inachevé, donc beaucoup moins intéressant. Concrètement, rue de la Gravière, il faut faire attention aux tronçons provisoires! Le chantier de la future gare oblige notamment à un détour par le chemin de la Mousse ou la rue Peillonnex. Ce n’est qu’à l’avenue de Bel-Air, que les amateurs d’environnement serein retrouveront leurs aises avec, au bout de 200 mètres, le pont en acier garni de son tablier en bois qui enjambe la Seymaz. Fini la montée du goulet de Chêne-Bougeries, son tram et ses maudits rails! Place à la verdure.

Tout roule...

Au chemin de la Montagne, on la commémore. Une grosse pierre munie d’un panneau indique «Premières plantations de la Voie verte CEVA, 20 mars 2017». A gauche, derrière le muret, il y a le cimetière du Temple de Chêne-Bougeries, flanqué d’une aire de repos avec bancs et tables. Plus loin, s’étire le chemin de Grange-Falquet au bord duquel se trouve encore la maison, rénovée, de l’ex-garde barrière. Sur ce tronçon, la Voie verte s’enfonce dans les zones d’anciennes villas où certains propriétaires auraient peut-être préféré la bonne vieille Micheline, même bruyante, à ces nombreux passants aux regards souvent appuyés et indiscrets.

Au bout de 500 mètres et après le Cycle de la Gradelle, la voie s’offre un passage sous le chemin de Grange-Canal. Telle une autoroute, une belle descente mène ensuite rapidement vers la gare des Eaux-Vives. Elle aussi en chantier. Il faudra attendre 2019, voire 2020, pour l’emprunter sans obstacles. «Pour l’instant, c’est le paradis de la mobilité douce», pointent pêle-mêle les usagers croisés en bout de piste. «C’est la voie à suivre pour changer complètement les modes de déplacement à Genève», lâche, dans un large sourire, Adeline, totalement conquise par sa découverte de l’itinéraire. «Pourvu que ça dure!», ajoute son compagnon. Un Pâquisard au long cours qui ne verrait plus d’un si mauvais œil un déménagement dans le quartier des Eaux-Vives. C’est dire à quel point tout roule pour la Voie verte!