Le signal de la Suisse à l’Europe

IMMIGRATION • Nos beaux esprits éditoriaux, depuis le soir du 9 février, ne cessent de nous décrire la Suisse comme au ban de l’Europe. Nous serions le mauvais élève du continent, le bonnet d’âne, celui qui n’a rien compris et qu’il faut punir. Et si c’était exactement le contraire? Et si l’Union européenne était, dans sa machinerie bureaucratique, à bout de souffle? Nous pourrions sans tarder en avoir les premiers signaux.

Par exemple ce printemps, avec les élections européennes. Avec intérêt, nous observerons chez nos voisins, à commencer par la France, le nouveau rapport de forces politiques installé dans le pays à la faveur de ce scrutin. Sans préjuger du résultat (je ne donne jamais de pronostic), gageons que les partis les plus férocement européistes ne sortiront pas nécessairement triomphants de cette consultation. Et que d’autres, attachés à la souveraineté nationale et sachant écouter la souffrance de leurs compatriotes, pourraient faire un tabac.

Si cette hypothèse se vérifie, le vote suisse du 9 février, rétrospectivement, n’apparaîtra pas comme une incongruité insulaire, mais comme un signal prémonitoire adressé aux autres peuples du continent. Ainsi, la souveraineté du peuple et la volonté de contrôler ses flux migratoires pourraient bien se transformer, autour de nous, en vertus enviables. Ce jour-là, nos élites chantantes commenceront à déchanter.