«Ensemble, dépassons nos frontières»

LÉGISLATIVES FRANÇAISES • Claude Deffaugt est l'un des candidats aux prochaines élections législatives pour la 4e circonscription de Haute-Savoie. Il est aussi le directeur de Migros en France. Interview.

– Vous êtes candidat aux prochaines élections législatives françaises sous les couleurs du parti Divers Droite. Qu'est-ce qui vous pousse à quitter votre fauteuil de dirigeant pour partir en quête d'un mandat de député?

– J'ai reçu une éducation fondée sur des valeurs dans lesquelles l'engagement républicain est érigé en modèle. Petit-fils d'une figure de la Résistance qui fut maire d'Annemasse, je suis très attaché à mes racines. A l'agglomération d'Annemasse où je réside, mais aussi à tous ces territoires ruraux qui l'entourent et que j'ai arpentés si souvent.

– Quel est votre projet?

– Mettre mon expérience au service de l'action publique, ma force de conviction à celui de la réussite de grands projets de territoire, et porter à Paris la parole des habitants de la Haute-Savoie.

– La 4e circonscription se situe à proximité de Genève. Est-ce un atout pour l'économie et l'emploi en Haute-Savoie?

– Je considère notre proximité à la Suisse comme une opportunité, dont il faut mesurer les enjeux, les atouts, mais aussi les risques.

- C'est-à-dire?

- Plus de 60'000 transfrontaliers travaillent à Genève. Dans certaines de nos communes plus d'une personne active sur deux exerce une activité en Suisse. Cela génère une masse salariale annuelle de près de 5,5 milliards d'euros. Cet argent bénéficie à notre territoire sous forme d'investissements mobiliers ou immobiliers. Dès lors, il faut soutenir ces emplois en nous assurant du respect des engagements relatifs au Traité sur la libre circulation des personnes entre nos deux Etats.

– Quel rôle doit jouer la partie française du Grand Genève dans la construction de notre territoire transfrontalier?

– Nous devons veiller à une juste répartition des efforts. Prenons l'exemple du logement. La bétonisation des territoires haut-savoyards provoque des effets induits importants exportés, par facilité, par les citoyens genevois en terres françaises. Le fait de résider dans une commune engendre des investissements pour les collectivités locales, tels que, par exemple, les écoles, les équipements communaux, les infrastructures de transports publics, ou de secours, dont les financements sont supportés par les contribuables français; le reversement des fonds frontaliers n'en couvrant qu'une faible part.

– Quelles sont vos solutions?

– Promouvoir une identité régionale. Dans ce contexte, la connaissance des parties prenantes, des institutions, des acteurs économiques des deux côtés de la frontière et la confiance réciproque que les négociateurs s'accordent sont déterminantes. L'histoire a montré qu'à chaque fois qu'il y a eu de réelles avancées dans le dossier transfrontalier, c'était lorsque les représentants des deux pays se reconnaissaient et se faisaient personnellement confiance.