«Une armée pro en Suisse? Une utopie!»

VOTATIONS • Un comité d'opposition à l'initiative du GSsA pour l'abolition de l'obligation de servir, lance son offensive médiatique. Et surfe sur une votation gagnée d'avance.

  • Les «meilleurs soldats» du monde?

    Les «meilleurs soldats» du monde?

Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'ils ont fait fort. Réuni en conférence de presse en août dernier, le Comité vaudois d'opposition à l'initiative du GSsA pour l'abolition de l'obligation de servir, soumis à votation le 22 septembre prochain, ne mâche pas ses mots.Florilège: «Grâce au service militaire obligatoire, notre armée a les meilleurs soldats du monde par leurs fonctions et par leur expérience». «L'initiative du GSsA est un leurre. Il n'y a pas d'alternative à l'armée de milice en Suisse». «Jetman n'aurait pas été Jetman s'il n'avait pas été pilote militaire et Claude Nicollier n'aurait pas été astronaute». «Le GSsA embarque dans sa haine contre l'armée la protection civile et le service civil dans une sorte d'anorexie morbide».

Valeurs suisses

Il faut dire que pour l'occasion, du beau monde était réuni: des militaires bien sûr, mais aussi une capitaine de la protection civile, un civiliste et enfin, en guest star, le très populaire astronaute Claude Nicollier.L'objectif de cette «offensive médiatique» est clair: faire comprendre que l'armée n'est pas seule dans le collimateur des initiants, mais que le service civil, la protection civile, le service à la communauté au sens large, et pour finir «les valeurs suisses» sont fondamentalement remis en question par l'initiative.Pour le comité vaudois, la solution est donc dans le maintien de l'actuel système de milice à géométrie variable, seul à même de garantir les intérêts stratégiques du pays, l'armée volontaire, de facto professionnelle, étant une «utopie», à la fois pour des raisons de coût, de recrutement et de choix politiques stratégiques du pays.

Solidarité

Invité de marque, l'astronaute et professeur à l'EPFL Claude Nicollier, Suisse de l'étranger pendant 30 ans et qui, 4 semaines par année, rentrait au pays pour remplir ses obligations militaires, n'a pas caché son point de vue: «Donner un peu de son temps et accepter d'y être contraint, c'est démontrer de manière claire son appartenance à la communauté qui est la nôtre, et contribuer à la sécurité et au bien-être de nos concitoyennes et concitoyens. Il s'agit d'une pure question de solidarité.»Selon les derniers sondages l'initiative est donnée largement perdante, le comité vaudois se garde néanmoins de toute forme de triomphalisme. «Le GSsA n'a jamais gagné de votation, argumente Etienne Guggisberg, co-président du comité. Mais la participation demeure une grande inconnue et l'enjeu n'est pas tant dans le vote populaire que dans celui des cantons. Une carte du pays entièrement rouge le soir de la votation, ce serait vraiment un beau résultat!»