Aimons nos arbres!

Votre serviteur serait-il lui-même un bobo? Ce serait quand même le comble, si vous avez pris la peine de lire l’article ci-contre! Oh, certes, il ne se déplace pas à vélo. Et défend mordicus le trafic privé motorisé en ville. Il est passionné, depuis l’âge de 7 ans, par les guerres et les conflits, le tragique de l’histoire. Il est persuadé de l’immanente noirceur de l’âme humaine, tant que s’exercera le jeu de miroirs du pouvoir. En clair, il ne croit que modérément à l’idée de progrès.

Mais en même temps, comment ne pas aimer passionnément la nature, qui est si belle? Sentiers valaisans, l’été, à n’en plus finir. Les bisses, les torrents, les lacs de montagne, les gentianes, le silence des vallons. Le reste de l’année, à Genève, une promenade, toujours la même depuis plus de vingt ans, sur les lieux qui furent ceux de son enfance. La même boucle, au millimètre près! Les mêmes arbres, dont certains plus que centenaires, et parmi les plus beaux qui soient.

Alors, oui! Oui à la nature. Oui à la protection des paysages. Oui à l’amour inconditionnel des arbres. Oui à leur préservation, leur salut. Ils sont nos compagnons de vie, nos amis. Nous leur parlons, nous les admirons, nous les prenons à témoin. Ils sont nos repères, nos contemporains. Il est parfaitement normal, légitime, de se battre pour sauver des arbres. Etre humain, c’est s’inscrire dans la reconnaissance de toute vie. Il n’y a, à cela, nulle sensiblerie. Juste la joie partagée de se reconnaître dans la Création.