Carpes et lapins s’allient contre la réforme fiscale et l’AVS

  • Guillaume Barazzone, conseiller national (PDC)

    Guillaume Barazzone, conseiller national (PDC)

Après l’échec populaire de la troisième réforme de l’imposition des entreprises (RIE III), le PDC, le PS et le PLR ont fait la seule chose qu’ils devaient faire: s’asseoir autour de la table et trouver un compromis. Objectif: officialiser la fin des statuts spéciaux mais maintenir une fiscalité attractive pour les entreprises qui créent de l’emploi et de la richesse en Suisse. Pour compenser socialement la baisse des recettes fiscales et tenir compte du message envoyé par le peuple qui avait refusé RIE III, les trois partis gouvernementaux ont négocié un accord qui prévoit l’injection de 2 milliards de francs annuels pour renflouer les caisses de l’AVS, exsangues.

A gauche et à droite, on pensait que le bon sens allait donc s’imposer. Chaque camp faisant un pas vers l’autre au nom de l’intérêt général. C’était sans compter sur le mariage de la carpe et du lapin, ou plutôt des carpes et des lapins avec l’émergence d’une improbable coalition d’opposants qui ne partagent rien si ce n’est la volonté farouche… de dire non. Ainsi, sections jeunes du PLR/UDC/Vert’libéraux, extrême gauche, Verts et syndicats ont fait aboutir le référendum pour combattre une réforme qui donnera les moyens au pays de renflouer l’AVS, de créer des emplois et de financer indirectement les politiques environnementales dont nous avons un urgent besoin. Et de réinterpréter le philosophe René Descartes à leur manière: «Je dis non donc je suis.» Espérons que le peuple ramènera vite tout le monde à la raison.