climat intenable

  • Pascal Décaillet

    Pascal Décaillet. dr

L’affaire Maudet ne m’a jamais intéressé sur le plan juridique. Il y a une instruction, laissons les professionnels de la justice faire leur boulot, nous verrons bien. Cela prendra du temps, et c’est très bien ainsi: la justice n’a pas à précipiter son travail, pour plaire à l’opinion publique.

L’affaire Maudet ne m’intéresse pas, non plus, sous l’aspect moral. Je n’ai, pour ma part, et contrairement à ce qui est fort répandu dans le public, jamais attendu d’un ministre qu’il soit «exemplaire», ni qu’il affiche d’autres vertus que sa parfaite compétence à gérer les affaires de la République. En clair, je préfère un brillant commis de l’Etat, n’étant pas parfait sous l’angle de la morale, à une personnalité irréprochable, mais médiocre dans la conduite de la Cité.

Mais l’affaire Maudet m’intéresse, au premier chef et au fond uniquement, sous l’angle politique. Dans les conditions d’extrême tension où ce magistrat a mis la République, a-t-il encore le crédit nécessaire pour se maintenir? Car enfin, les signes sont visibles: les esprits, à commencer par l’intérieur de son parti, le PLR, sont à ce point tétanisés par «l’Affaire», qu’ils se rebiffent pour venir débattre des grands sujets thématiques qui agitent la Cité : Finances, Santé, Logement, etc. Et là, ça commence vraiment à devenir inquiétant: au-delà de savoir si Pierre Maudet est gentil ou méchant, ce qui m’indiffère, je dois constater que les grands débats de fond, à Genève, à cause de cette affaire, sont en panne. Jusqu’à quand?