COMMENTAIRE - De l'histoire politique, SVP!

  • Pascal Décaillet. dr

    Pascal Décaillet. dr

Il est inimaginable que l’histoire politique soit aussi peu enseignée à l’école. A tous les degrés: primaire, Cycle d’orientation, post-obligatoire (Collège, Ecoles de commerce, etc.).

Je dis bien: l’histoire politique. J’ai eu la chance, là où j’étais, dans mon école primaire des années 1960, d’être initié très jeune à l’histoire des guerres, des traités, des alliances. Avec des dates, qui n’étaient certes pas des buts en soi (l’ignorance chronologique ne l’est pas non plus), mais des repères, dans le champ de perspective de la durée. Ce qu’on appelle la diachronie.

Depuis Mai 68, la mode est à l’enseignement de l’histoire, à travers les sujets de société. Au nom de la valorisation des sources, l’obsession du document, émanant souvent des aspects de la vie privée des gens, tellement parcellaire, a pris une importance telle que, chez beaucoup d’élèves, pourtant fort disposés à la chose historique, la vision politique d’ensemble est très atténuée.

Il faut réhabiliter, dans nos écoles, l’histoire politique. Je ne dis pas qu’il faille gorger les élèves, comme des oies, de dates. Mais tout de même, un peu de vision chronologique, que diable! Qu’on leur fasse lire du Thucydide, le lumineux auteur, il y a vingt-cinq siècles, de La Guerre du Péloponnèse. Qu’on raconte la Réforme, la Révolution française, les deux Guerres mondiales! Qu’on réhabilite les grands ensembles! Certains profs, admirables, le font avec un rare talent, je le sais. Mais j’aimerais tant qu’ils soient plus nombreux!