COMMENTAIRE - Le bien, le mal

  • Pascal Décaillet.

    Pascal Décaillet.

La question catalane est complexe, chargée d’Histoire, elle charrie les alluvions de quarante ans de franquisme, nul ne pourra la résoudre d’un trait de plume, ni d’un éclat de voix. Nous avons, à Genève, des partisans de l’indépendance, mais aussi des opposants, chacun mérite qu’on écoute ses arguments. A cet égard, l’intervention du député socialiste Alberto Velasco, sur Léman Bleu, jeudi 28 septembre, nous apportait intelligence et lumière.

Mais il y a une chose qui ne va pas. La précipitation, sans la moindre réflexion, de tant de nos beaux esprits, notamment à gauche, dans la Berne fédérale ou à Genève, pour immédiatement applaudir à toute velléité d’indépendance. Parce qu’on cherche à se couper d’un lien national, on représente le camp du bien. Ceux qui s’y opposent (par exemple, ayant mission de maintenir l’unité d’un pays), incarnent le royaume du mal. C’est valable pour la Catalogne, comme, par exemple, pour la question kurde.

Ce réflexe provient de quoi? D’un mépris pour l’échelon de la nation. Et à l’inverse, d’une sublimation de l’identité régionale. La région aurait, comme ontologiquement, quelque chose de sympathique. La nation, par nature, opprimerait. La région, c’est le bien. La nation, c’est le mal. Telle n’est pas, telle n’a jamais été, ma perspective. C’est lié à ma passion pour la Révolution française. Et puis, je préfère étudier les fondements historiques. Plutôt que de partir en Croisade.