COMMENTAIRE: Serge et le vent

  • Pascal Décaillet

    Pascal Décaillet. dr

Serge Dal Busco, nouveau ministre des Transports à Genève (après avoir géré les Finances, lors de son premier mandat), multiplie les gages donnés à la gauche. Il jure de plus en plus par la «mobilité douce», notamment en milieu urbain. Du côté des partisans de cette dernière, on s’en félicite. Du côté des amis du transport motorisé privé, voitures motos et scooters, on commence à grincer des dents.

Où le nouveau ministre, qui vient de la droite bien sentie, libérale d’inspiration, veut-il en venir? A-t-il une stratégie cachée Une chose est sûre: la conversion de Serge Dal Busco aux thèses des Verts ou de l’ATE (Association transports et environnement), voire de Pro Vélo, ne faisait pas partie du scénario prévu dans la campagne électorale du printemps 2018. Et peut, légitimement, décevoir une partie non négligeable de la population, pour laquelle circuler en voiture en ville ne constitue pas encore, a priori, une atteinte à la sécurité de l’Etat.

On comprend bien que le nouveau magistrat de tutelle des Transports ait voulu rompre avec la stratégie de son prédécesseur, parfois modérément lisible, faite d’effets d’annonce, voire d’actes de foi (traversée du lac). Mais de là à laisser tomber une partie de son électorat naturel, c’est un pari très risqué. Et une posture qui peut laisser poindre le sentiment qu’on s’en va quérir, sur le bout humecté du doigt, la direction du vent. En politique, rien ne se gagne, jamais, à jouer contre son camp.