Confédération: lapins pris dans les phares d’une voiture

Nous le savons, l’Union européenne (UE) n’est pas au mieux de sa forme. Excès de bureaucratie, manque de souffle politique, l’Europe ne fait plus rêver. Elle effraie même. On lui reproche d’attiser le dumping, de geler l’innovation, de créer de l’insécurité ou parfois les trois en même temps. L’impopularité de l’Europe est telle que bien des gouvernements européens ont trouvé en l’Union le coupable idéal à leurs propres errances. Pratique.

Quant aux dirigeants pro-européens encore en fonction, ils se terrent comme s’ils cherchaient à faire oublier leur amour passé pour le drapeau bleu étoilé. Et en Suisse? Notre Conseil fédéral n’échappe pas au phénomène. Après la présentation de l’accord-cadre longuement négocié entre l’administration suisse et l’UE, on aurait aimé que le Conseil fédéral prenne position et indique clairement la voie à suivre. Hélas, à l’exception du malheureux Ignazio Cassis, bien seul, nos ministres semblent tétanisés par les critiques qui s’abattent sur l’accord. Ils me font penser un peu à des lapins pris dans les phares d’une voiture qui fonce sur eux à toute allure. Pendant ce temps, nos milieux économiques craignent le pire. Notre Conseil fédéral va vite devoir choisir une direction sinon l’accident est programmé et il fera certainement une victime collatérale: l’emploi.