Démocratie suisse: le modèle est-il exportable?

  • Manuel Tornare, conseiller national PS

    Manuel Tornare, conseiller national PS

Il aura fallu des soulèvements «jaunes» en France pour que l’exemple de la démocratie suisse surgisse dans un débat devenu national!

En tête des revendications: le référendum d’initiative citoyenne (RIC), terme récurrent, mais de quel référendum parlent ces «gilets», relayés par des élus? Définition, champ d’application et aire concernée: on est plutôt dans un début de discussion balbutiée et peu rigoureuse, faute de pratique et d’expérience convaincantes, à part des référendums plébiscites, depuis Napoléon III, mais à bannir!

Dès lors, les regards se portent sur la Suisse, avec sa pratique depuis 1848 du référendum et de l’initiative aux niveaux communal, cantonal et fédéral.

On entend chez nos voisins trop souvent des commentaires éloignés de la réalité: par exemple, non, nos élus dans les exécutifs ne sont pas révocables (Neuchâtel faisant exception)!

Il est piquant de constater que notre système de démocratie semi-directe était considéré chez nous, par certains, comme un obstacle à un rapprochement avec l’UE (Unioh européenne)!

Il devient maintenant un objet de désir pour une partie de l’Europe!

La Suisse peut-elle exporter son modèle démocratique? Plusieurs députés suisses ont été invités en France par des élus français pour expliquer notre système politique; c’est mon cas, j’ai accepté en effet une invitation le 9 mars à Chalon-sur-Saône pour présenter ces aspects institutionnels helvétiques. L’exercice est délicat et utile et peut-on le refuser? Je m’abstiendrai bien sûr d’interférer dans la politique française. Ça serait inélégant et déplacé. Quant à savoir si notre modèle est exportable? A vous et surtout à eux de juger!