Direction d’entreprise: qui a peur des femmes?

  • Laurence Fehlmann Rielle,  conseillère nationale (PS)

    Laurence Fehlmann Rielle, conseillère nationale (PS)

Le 14 juin, date symbolique de la lutte des femmes, le Conseil national a accepté de justesse d’inscrire dans la loi l’obligation pour les entreprises d’avoir respectivement 30% et 20% de femmes dans les conseils d’administration et les directions. Une mesure à la fois bienvenue et néanmoins très modeste car elle implique peu de contraintes pour les entreprises. Faut-il rappeler que la Suisse est très en retard en comparaison internationale, puisqu’elle ne compte que 8% de femmes aux commandes des grandes entreprises. Faut-il aussi rappeler que des études sérieuses établissent que des entreprises dirigées par des équipes mixtes sont plus innovantes et plus performantes.

Ce que nous avons entendu dans le débat de la part des opposant(e)s est digne d’un autre âge. «C’est faire offense aux femmes que de les réduire à des quotas»! Comme si une femme désignée sur la base d’une volonté de représentation équilibrée des sexes est forcément moins compétente.

Pour être sûr de garder le pouvoir, rien de tel que de persuader les femmes qu’elles doivent sagement attendre que ceux qui le détiennent veuillent bien leur accorder un strapontin dans quelques décennies…

Pour l’heure, saluons cette décision qui est un pas dans la bonne direction!