E-commerce: arme de pollution massive

  • Fabio Bonavita, journaliste.

    Fabio Bonavita, journaliste.

ECOLOGIE • Des sites d’e-commerce basés en Chine et proposant pêle-mêle des centaines de milliers de produits bas de gamme. Voilà ce que sont Pinduoduo et Wish. Et forcément pour les internautes qui rêvent de faire de bonnes affaires, c’est tentant. Ils peuvent acheter une caisse de poires, une fourre pour leur iPhone, des boîtes de Kleenex ou encore des piscines gonflables. Tous ces articles sont proposés à des tarifs écrasés alors l’envie de cliquer est forte. Et on peut facilement se laisser prendre au jeu.

S’encombrer d’objets inutiles, c’est très tendance. Mais ce que ces consommateurs, peu regardants sur la qualité de leurs achats, ignorent, c’est qu’ils contribuent à une pollution massive. Car ces babioles sont produites dans des usines peu soucieuses de leur impact environnemental (euphémisme) et les conditions de travail de leurs employés. Voilà le premier problème.

Le second provient du transport. Ces millions d’internautes avides de vide bon marché contribuent au remplissage des containers. Et donc à la croissance sans fin du transport maritime. Chacun de ces monstres flottants qui acheminent les commandes de Wish ou Pinduoduo participent à la pollution de l’air. Pour rappel, le transport maritime serait responsable de 50’000 à 60’000 morts par an. Soit l’équivalent des villes de Lancy et Meyrin réunies rayées de la carte pour s’amuser avec un petit clown en plastique ou un drone miniature capable de prendre des photos. Mais la réalité est là, évidente, commander sur ces sites s’apparente davantage à un jeu qu’à un acte d’achat. On surfe, on s’amuse, on consomme sans compter car cela ne coûte rien, et on se fiche des conséquences. Pour l’environnement, mais aussi pour les petits commerces de nos villes.