Elections des conseillers fédéraux: les petits canifs

  • Robert Cramer, conseiller aux Etats (Verts)

    Robert Cramer, conseiller aux Etats (Verts)

Le 5 décembre nous élirons deux conseillers fédéraux. Cette élection sera précédée d’une agitation médiatique excessive et déraisonnable. Le fumoir de l’hôtel Bellevue et les bistrots de Berne seront envahis par des équipes de télévision et de radio qui voudront nous faire croire que les votes se décident lors d’improbables conciliabules qui se prolongent jusqu’au milieu de la nuit. Ils ont même trouvé un nom à cela «la nuit des longs couteaux». C’est un peu ridicule. En réalité, durant les onze années que j’ai passées à Berne, je n’ai jamais vu une élection se décider au milieu de la nuit. Car les élections se préparent bien plus tôt au sein des différents groupes parlementaires.

Et cette année, avant même que les discussions ne commencent, on peut sans autre affirmer que, sauf séisme, Karin Keller-Sutter sera élue pour représenter le Parti libéral-radical (PLR). Pour les démocrates-chrétiens, ce sera vraisemblablement Viola Amherd, à moins que le parlement ne veuille marquer son indépendance en élisant le chancelier de la Confédération, Walter Thurnerr, qui n’est pas candidat. Pour ma part, je persiste à regretter que les conseillers fédéraux n’assument pas leur mandat jusqu’au bout, ce qui permettrait d’avoir des élections ouvertes au début de la législature, fondées sur le résultat de l’élection au Parlement, comme c’est le cas dans les cantons.