Il n’y a pas si longtemps, en Suisse, les conducteurs de quatre roues regardaient les cyclistes au mieux avec condescendance, au pire, comme un simple obstacle sur leur chemin. La prise de conscience liée au réchauffement climatique couplée à une réflexion plus large sur les modes de transports adaptés en ville ont fait heureusement évoluer les mentalités. Au point que le 23 septembre dernier, «l’homo automobilis» et «l’homo velobilis» se sont officiellement tombés dans les bras: 73,6% des Suisses (et 83,1% des Genevois!) ont accepté l’arrêté fédéral qui encourage la création de pistes cyclables. Les noces avaient été bien préparées. Une large alliance incluant presque tous les partis politiques, des associations environnementales et le Touring club suisse (TCS) défendait ce projet parce que de meilleures voies cyclables améliorent la sécurité des cyclistes et fluidifient le trafic.
On ne peut que se réjouir de cette victoire du bon sens et cette volonté partagée d’avancer sur le chemin d’une mobilité intelligente. Reste qu’au-delà du principe, désormais gravé dans le bitume constitutionnel, les autorités cantonales et communales devront concrétiser cette volonté populaire. Avec à la clé des choix inévitables et des arbitrages à effectuer entre utilisateurs. Donc, demain, lorsqu’il faudra faire un peu de place aux vélos pour aménager une piste cyclable, ici ou là, espérons que chacun se souvienne de cette votation du 23 septembre 2018 qui nous engage toutes et tous.