Grand vieux parti

  • Pascal Décaillet. dr

    Pascal Décaillet. dr

Il manque, à Genève, un parti radical. Eh oui: un bon vieux parti radical! Pas juste une officine d’état-major personnelle pour la carrière de deux hommes, enfin disons un, enfin disons bientôt zéro.

Non! Un parti! Avec sens de l’histoire, souche populaire, parfum de cassoulet, effluves de nostalgie, envie de construire ensemble.

Pas juste une amicale du jeudi soir, ou du lundi matin. Non! Un projet politique, ancré dans le passé, projeté sur l’avenir, passionné par la connaissance, la culture, la transmission, l’école. Un parti des petits entrepreneurs, des indépendants, pas des banquiers privés: d’autres se chargent fort bien de leur servir de relais.

Il manque à Genève un parti radical. Affranchi des fatigues patriciennes, et de l’imprécision politique de ses alliés. Un parti à la fois conservateur, fraternel et révolutionnaire. Avec l’humain au centre.

L’humain, la connaissance, la mise en réseau du savoir. Le travail, acharné parfois. La volonté de s’affranchir de la matière brute qui constitue inévitablement la nature humaine. Et de mettre cette libération au service de tous.

Un parti habité, non par une conjonction d’ambitions individuelles, mais par le souci de l’intérêt commun. Un parti passionnément habité par l’Etat. Et par la République.

Ce parti, s’il renaît, ne manquera pas un jour de mourir. Tous les partis sont appelés à mourir. Mais lui, au moins, sera revenu, un moment. Dans un immense frisson d’être.