Le destin de Genève, c’est la République!

ELECTIONS • En guise de conclusion à une campagne longue et passablement éreintante, hommage à ce qui nous rassemble: cet espace commun, plus fort que les intérêts privés ou corporatistes.

  • La République, ce sont des hommes et des femmes. Sans ses serviteurs, l’Etat ne serait rien. 123FR/ABDUL SAMI HAQQANI

    La République, ce sont des hommes et des femmes. Sans ses serviteurs, l’Etat ne serait rien. 123FR/ABDUL SAMI HAQQANI

Cette fois, nous arrivons au bout: ce dimanche 15 avril, après des mois de campagne, ce sera enfin l’heure de vérité pour les candidats au Grand Conseil et le premier tour de l’élection au Conseil d’Etat (second tour le 6 mai). Comme vous le savez, je me suis impliqué à fond dans ces élections, en me frottant à un très grand nombre de candidats. Cette expérience m’a enrichi et m’amène à rendre hommage à toute fibre militante, d’où qu’elle vienne.

Espace commun

Car notre trésor commun, à Genève, ça n’est pas la gauche, ni la droite, ni un quelconque parti. Non. Notre bien le plus précieux, c’est la République. Prenez ce mot, je vous prie, au sens premier: celui de la chose commune. Oui, je crois à la nécessité, au cœur du tumulte de nos vies, d’un espace commun, celui où tous, riches ou pauvres, bien portants ou malades, seuls ou entourés, se sentiraient chez eux. C’est ainsi, depuis l’enfance, que je vois la République, comme une mère souriante, qui nous invite et nous accueille.

Pour se représenter la République, il n’est pas nécessaire d’aller jusqu’aux monuments de marbre de la Première Guerre mondiale, ces «Lieux de mémoire» dont parle si remarquablement l’historien Pierre Nora, marmoréens, granitiques, en hommage aux morts. Plus simplement, la République, c’est une bibliothèque municipale, ou cantonale. Que vous ayez ou non les moyens de vous acheter des livres, voilà un espace qui vous les met, par milliers, à disposition. La République, c’est le sourire d’une infirmière, dans un hôpital cantonal, lors d’une veille de nuit. C’est l’amabilité d’un agent de police, qui vous signale de mettre votre ceinture, sans immédiatement vous amender. C’est ce professeur de français, ou d’allemand, ou de maths, qui vous initie si bien à sa matière qu’il crée chez vous une vocation.

Car la République, c’est la transmission, la mémoire, la fidélité à des valeurs. La République habite le temps, elle s’inscrit dans la durée, propose des modèles, rappelle le souvenir de ceux qui l’ont servie. En cela, elle est l’exacte antithèse de la table rase dont se prévalait Mai 68.

Surtout, la République, ce sont des hommes et des femmes. Sans incarnation, par eux, dans la temporalité du présent, elle ne serait qu’un lointain concept. Les profs, oui. Le personnel hospitalier. Les employés de voirie. Les policiers. Les pompiers. Sans ses serviteurs, l’Etat ne serait rien. Sans hommage à leur action, nulle politique durable ne peut se fonder.

Pour ma part, c’est la préservation, et surtout l’amélioration, de ce lien entre les humains que je souhaite pour Genève, dans la législature qui va s’ouvrir (2018-2023). C’est autrement plus important, à mes yeux, que de savoir combien le PLR va gagner de sièges, ou (par hypothèse) combien le MCG va en perdre. Ce que l’avenir d’une communauté humaine exige, c’est le souci de l’espace commun et la volonté inébranlable de le faire passer avant les intérêts privés ou corporatistes. A partir de là, votez comme vous voulez. Vive Genève!