Le Ying et le Yang

Le Grand Conseil genevois a fait très fort vendredi 14 décembre. Dans son immense sagesse, il a accepté deux projets de loi sur l’avenir de la Caisse de pension des employés de l’Etat de Genève (CPEG), parfaitement contradictoires! Il a dit noir et il a dit blanc, il a dit une chose et son contraire, il a dit oui au Ying, a dit oui au Yang.

Nos députés ont, à la fois, accepté le projet de la gauche et du MCG, qui conserve, pour les rentiers, la primauté des prestations, et celui du Conseil d’Etat qui, avec la droite, introduit la primauté des cotisations. Pour ne prendre que l’une des différences majeures qui font de ces deux projets de loi des éléments antagonistes, inconciliables.

Comment les élus en sont-ils arrivés là? Quel rôle a joué l’abstention des Verts, sur le projet du Conseil d’Etat? Surtout, comment le Canton va-t-il trouver une issue à cet imbroglio, sans faire perdre la face à l’une des parties?

Cette gesticulation parlementaire donne, de la part de la démocratie représentative genevoise, un signal d’impuissance. Si les autorités, récemment élues pour cinq ans, ne sont pas capables de trouver une solution, en début de législature, à une question aussi majeure que celle des retraites des fonctionnaires, alors il faudra que Genève songe à étendre et approfondir ses mécanismes de démocratie directe. De façon à donner au peuple la voix prépondérante. Pas seulement pour réagir à ce qu’on lui propose (référendums). Mais pour inventer par lui-même (initiatives) la possibilité du salut.