Pédale douce!

  • Pascal Décaillet

    Pascal Décaillet

L’affaire a éclaté comme un coup de tonnerre: sur le volet cantonal de la RFFA (réforme fiscale et financement de l’AVS, votation du 19 mai), les socialistes genevois ont changé d’avis. En assemblée générale, ils ont finalement dit non.

Ce volet cantonal, c’est un taux unifié à 13,99% pour l’imposition des entreprises du canton, mais aussi des compensations sociales, dûment négociées entre la droite et la gauche, notamment entre PLR et PS: 186 millions de francs pour aider les gens à payer leurs primes maladie, 18 millions pour les crèches. Du coup, le compromis ayant volé en éclats, la droite libérale est tombée à bras raccourcis sur les socialistes, les accusant de tous les maux. Elle a tort, immensément.

D’abord, chaque parti est libre de ses positions. Les libéraux n’ont pas à dicter à la base socialiste ses choix. Libre, aussi, de changer d’avis, parce qu’il juge qu’on lui met le pistolet sur la tempe, en termes de pression temporelle. Et puis surtout, la droite libérale (pas tous: un homme comme Cyril Aellen demeure parfaitement digne et mesuré dans ses tonalités, la conseillère d’Etat Nathalie Fontanet aussi) n’est absolument pas qualifiée pour dicter le tempo dans le canton. Nous assistons à un retour du besoin d’Etat, la population ne considère plus les multinationales comme des vaches sacrées, intouchables, les mentalités changent.

Si les partisans de ce volet cantonal de la RFFA veulent gagner le dimanche 19 mai, ils ont sérieusement intérêt à mettre la pédale douce sur leurs tons menaçants. Et à respecter le suffrage universel, seul souverain.