Pointer: anachronique!

A quoi rime encore, en 2019, la notion de «temps de travail»? 40 heures pour les uns, 35 pour d’autres, voire 30, on se lance des chiffres dans les débats. On a tort. C’est la querelle elle-même qui est anachronique. Et une réflexion globale sur la notion même de travail qui s’impose.

L’idée de «temps de travail» est liée à la Révolution industrielle, avec ses grandes chaînes de montage. Il fallait organiser les équipes (il le faut encore, dans bien des secteurs, bien sûr), on «pointait» en arrivant, cela signifie qu’on glissait une carte dans une machine, on faisait son nombre d’heures, et puis on pointait une nouvelle fois, le soir en partant. Ce système n’est pas mort. Il demeure en vigueur dans de nombreuses branches.

A terme, il est permis de rêver à un autre système. Où la mesure suprême du travail ne soit plus le temps passé au sein d’une entreprise, jusqu’à laquelle il a fallu se déplacer, mais l’accomplissement d’une tâche. On vous paye à la prestation, et non plus en fonction d’une durée de présence. Les indépendants connaissent parfaitement ce fonctionnement, autrement plus responsabilisant, plus efficace, que d’aller passer des heures chez un employeur.

Musique d’avenir? Oui, bien sûr, ça n’est pas pour demain. Mais les nouveaux modes de travail, avec la numérisation, permettent déjà, dans bien des secteurs, une évolution dans ce sens. Alors, activons nos neurones. Soyons modernes. Et évitons de raisonner avec les grilles de lecture de l’époque de Zola.