Rémy, roi des barils

  • Pascal Décaillet

    Pascal Décaillet

Dans l’art de la glissade, Rémy Pagani est roi. Le King! Agé de 4 ans, l’enfant Rémy horripilait déjà la moitié de ses camarades de jeu en n’en faisant qu’à sa tête, l’autre moitié étant totalement séduite. Déjà, il avait compris que, la moitié 2 lui étant acquise, le désaccord de la moitié 1 était sans importance. Il était très fort, l’enfant Rémy.

Dernier dérapage contrôlé en date, samedi 14 octobre, salle des Avanchets, pour marquer la Fête nationale espagnole, en présence du consul, des associations et du Conseil des résidents espagnols. Le maire de Genève s’exprime, alors que se déchire la Catalogne, en pleine crise. Parmi les Espagnols de Genève, certains sont favorables à l’indépendance, d’autres opposés, la question est grave, elle touche à l’unité de l’une des nations d’Europe.

Dans ces conditions, où la Suisse doit bien sûr respecter les deux points de vue, voire jouer un rôle de médiateur, aborder le sujet à l’occasion de la Fête nationale espagnole, c’est danser avec un briquet sur un baril de poudre. Eh bien, notre Rémy national a dansé! Un flamenco d’enfer! Il n’a pas pu s’empêcher de donner son avis, notamment sur l’intervention de la police, le jour du vote. La moitié de l’auditoire était peut-être contente. L’autre, assurément non. Rémy a donné son avis, certes respectable. Il a juste oublié qu’il était maire de la deuxième ville du pays. Et qu’à ce titre, il s’exprimait. Sacré Rémy, roi des barils.