Un débat politique peut en cacher un autre

  • Carlo Sommaruga, conseiller national (PS)

    Carlo Sommaruga, conseiller national (PS)

Le Pacte mondial pour la migration a déboulé avec force au cœur du débat politique. Il sera d’ailleurs à l’ordre du jour de la prochaine session. Fait rarissime, en 2016, l’ONU adoptait à l’unanimité une Déclaration sur les réfugiés et les migrants prévoyant l’élaboration d’un pacte mondial sur la migration. Tous les Etats souhaitaient un cadre multilatéral consensuel pour affronter ensemble les défis futurs liés à la migration. Une démarche de même nature que les Objectifs pour le développement durable ou que l’Accord de Paris pour le climat. Un cadre politique mondial cohérent et convergeant.

En 2017, rupture. Donald Trump, au nom de America first, retirait les Etats-Unis du processus, comme il l’avait fait peu avant avec l’accord sur le climat. Dès le pacte finalisé, les nationalistes de tous les pays se sont unis pour le combattre. En Suisse, c’est l’UDC qui a sonné la charge, consciente que le thème migratoire lui permettait de mieux combattre le multilatéralisme en Suisse.

Contrairement aux apparences, le vrai débat n’est pas celui de la migration, mais celui entre une Suisse ouverte et coopérative au niveau international, à laquelle je crois, et une Suisse du repli et de remise en cause des engagements internationaux à la façon trumpienne, hongroise ou polonaise. Celle que propose l’UDC à coup d’initiatives populaires et contre laquelle il est urgent de résister dans les urnes comme au parlement.